En matière d’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes, Hewlett-Packard France fait dans l’originalité. L’accord que direction et syndicats (sauf la CGT) ont signé à la mi-avril porte quasi exclusivement sur la réduction des écarts salariaux. Et très peu sur l’organisation du travail, les recrutements ou le déroulement des carrières. D’habitude, c’est l’inverse : les employeurs veulent bien parler de tout sauf de rattrapage salarial…

Lancées à l’automne 2008, les discussions ont d’abord porté sur la conception d’un outil de mesure des inégalités. Avec l’aide du cabinet Sextant. « On a dû intégrer les variables d’âge et d’ancienneté, qui ne font pas partie de notre politique salariale », explique Véronique Bouhafs-Blanchard, la DRH. Résultat, des écarts de salaire allant de 0,3 % à 7 %, selon les fonctions, que la direction s’est engagée à combler. Une démarche entamée en 2009, avec une revalorisation générale pour les femmes de 1,2 %.

Pour cet accord triennal, H-P a budgétisé 1 million d’euros, dont la moitié sera dépensée en juin. « On s’assurera chaque année que les écarts ne réapparaissent pas. Il est prudent d’avoir une réserve pour tenir compte des mobilités et des demandes individuelles éventuelles », précise la DRH. De quoi satisfaire les syndicats. « Initialement, la direction voulait exclure les femmes mal notées du dispositif. On s’y est opposé et elle y a renoncé », note la CFDT. Mais l’euphorie n’est pas de mise. H-P a plus que financé son accord en gelant les salaires en 2010.