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En Suède, Volvo vit à l’heure chinoise

Actu | Ailleurs | publié le : 01.05.2010 | Olivier Truc

Le rachat de Volvo par le chinois Geely avive les inquiétudes.

La vente, fin mars, deVolvo, constructeur automobile établi en Suède et propriété depuis 1999 de l’américain Ford, à la compagnie chinoise Geely a marqué un tournant. C’est la première fois qu’un constructeur automobile chinois achète une entreprise occidentale. Certes, dit-on en Suède, l’emploi paraît ainsi garanti. Et cela suffit à passer sous silence beaucoup d’interrogations. Mais certains politiciens et syndicalistes suédois s’inquiètent toutefois du changement radical que cela peut supposer en termes de gouvernance d’entreprise, de valeurs et de gestion des ressources humaines. « Pour nous, l’important est que la production demeure en Suède et que Volvo reste uneentreprise suédoise, admet Mikael Fellström, responsable syndical de Metall Volvo à Göteborg. Mais il ne faut pas se voiler la face. La Chine est une dictature et Geely est dirigé par le Parti communiste et l’État. »

Certains journaux suédois ont rappelé que la Chine interdit les syndicats libres, que les négociations collectives et les grèves sont proscrites. L’unique syndicat est contrôlé par le Parti communiste. Dans un pays comme la Suède où les accords collectifs sont sacrés et où les syndicats sont un réel pouvoir rassemblant plus de 75 % des salariés du pays, la différence de culture est criante. Jusqu’à présent, le constructeur chinois a promis de conserver la production et la direction en Suède. Mais de nombreux experts semblent convaincus qu’à terme une bonne partie de la production des Volvo se fera directement en Chine. Une hypothèse à laquelle la plupart des Suédois ont pour l’instant choisi de ne même pas penser.

Auteur

  • Olivier Truc