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Le journal des ressources humaines

Sécuriser les parcours professionnels

Le journal des ressources humaines | Formation | publié le : 01.04.2010 | Domitille Arrivet

Le Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels se met en place. Pierre Ferracci pointe la complexité de sa gouvernance.

Le Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels (FPSPF) est-il en ordre de marche ?

Il l’est sur le plan formel. Les partenaires sociaux sont parvenus à rester maîtres de la définition des objectifs et des besoins de financement des Opca. Ils pourront ainsi rester en ligne avec le choix initial de former 500 000 salariés fragiles et 200 000 demandeurs d’emploi de plus chaque année. C’est une belle idée que de déployer davantage de ressources en faveur de ceux qui sont le plus démunis face aux choix économiques et de société que nous connaissons. Mais, dans son application, elle va se heurter à une gouvernance complexe.

Justement, qui aura le pouvoir de décision au sein de cette instance ?

En temps de crise, tout le monde fait preuve de bonne volonté. Cependant, le rapport de force ne sera pas à tout coup évident. Si le budget du fonds est abondé à hauteur de 830 millions d’euros par les Opca, 80 millions seront aussi versés par l’État et 150 millions par le Fonds social européen. Chacun aura donc son mot à dire. Ensuite, les financements seront toujours croisés entre le FPSPF et les régions, Pôle emploi… Chacun voudra défendre son projet, son secteur, ses priorités. Au début, l’idée de notre groupe de réflexion était plutôt de créer des fonds régionaux pour être au plus près des problèmes du terrain.

Comment l’efficacité de ce fonds sera-t-elle évaluée ?

Les partenaires sociaux sont dotés de leur propre conseil d’évaluation. Mais ils devront aussi accepter de mettre les moyens nécessaires à des contrôles extérieurs, faute de quoi cela leur sera imposé par d’autres. L’évaluation d’actions croisées entre différents acteurs de la formation professionnelle restera toujours complexe.

Le FPSPF permettra-t-il vraiment de sécuriser les parcours professionnels ?

C’est une bonne question ! Ce sera un élément de la sécurisation. Mais celle-ci se joue aussi avant la trappe du chômage : il s’agit de préparer également ceux qui sont encore en poste à des changements de fonction, d’entreprise, de secteur. Et là, le FPSPF ne suffira pas. Il faudrait que, dans les entreprises, les partenaires sociaux négocient la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences comme ils négocient les salaires.

Auteur

  • Domitille Arrivet