Élections obligent, la revue d’Olivier Mongin dresse un bilan critique du sarkozysme, passant au crible tous les domaines de l’action présidentielle : sécurité, plan banlieues, RSA, Grand Paris, réforme constitutionnelle… Le ton est sans concession, même si, dans son excellent article introductif, Michaël Foessel souligne combien l’antisarkozysme peine à dépasser le stade de l’invective ou de la dérision. Matthieu Angotti montre, de son côté, que le RSA, loin d’être le virage qu’il prétend parfois être par rapport aux approches passées, s’inscrit dans le sillon des politiques sociales menées depuis plusieurs années.
Esprit, mars-avril 2010.
Dans cette riche livraison, Laurent Wauquiez défend la thèse selon laquelle la droite ne devrait pas nourrir de complexes par rapport à la gauche sur le terrain social. « Presque partout en Europe, la social-démocratie recule au profit d’une droite qui travaille sur le terrain de la régulation économique et de la protection des citoyens », avance le secrétaire d’État à l’Emploi, qui tente de définir ce que devrait être une politique socialede droite : relation nouvelle avec les syndicats, action envers les classes moyennes, dispositifs adaptés aux besoins spécifiques de chaque Français, évaluation permanente… Vaste programme.
Commentaire, printemps 2010.
La revue de la Fédération française du bâtiment se penche sur la réforme des retraites. Jean-Michel Charpin dresse un bilan impartial des mesures prises depuis 1999, date où le groupe de travail qu’il avait présidé sur l’avenir des retraites avait fait connaître son diagnostic. Emploi des seniors, retraite des femmes, financement, aucun des aspects de ce dossier complexe n’est oublié. Les « modèles » étrangers, suédois ou allemand, font l’objet de monographies. On retiendra de l’ensemble cet utile rappel, titre de l’article de deux sociologues, Constance Perrin-Joly et Veronika Duprat-Kushtanina : « Être vieux et être à la retraite : la fin d’une tautologie ».
Constructif, février 2010.
Fidèle à sa réputation de sociologue qui met les pieds dans le plat, Henri Vacquin saisit le problème de l’apparente recrudescence des suicides en entreprise pour réinterroger « trente ans d’ultralibéralisme ». Selon lui, les suicides de France Télécom « donnent lieu à une étroite association dans l’opinion entre relation du travail et suicide du travail ». À travers eux se jouerait une remise en cause de l’exercice du pouvoir au sein de l’entreprise, où tend à s’instaurer ce que Hannah Arendt décrivait commeune « tyrannie sans tyran ». Benjamin Joly complète la réflexion par un article plus juridique sur les réponses fournies par la jurisprudence à la prise en compte du suicide comme risque professionnel.
Droit social, mars 2010.