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Idées

La cantine

Idées | Au bureau | publié le : 01.04.2010 | S.C.

Les estomacs crient famine, le signal est donné. L’ascenseur n’est pas encore au rez-de-chaussée et déjà des effluves pas très ragoûtants envahissent les narines. Plateau en main dans le self, il faut jouer des coudes. Pizza-salade, émincé de dinde à la thaïlandaise, steak-frites ou haricots verts flagadas, les dilemmes sont cornéliens. Finalement, ce sera papillote de saumon sauce rougail accompagnée de légumes du soleil, luisants de graisse. Dommage pour la ligne !

Mais, économie oblige, l’entreprise n’a pas opté pour le service trois-étoiles qui inclut menus vapeur et yaourts basses calories. On se console en daubant sur les collègues mal fagotés et le directeur financier qui mange seul face à une salade betteraves-salsifis.

“La cantine est une originalité française : 70 % des salariés y déjeunent tous les jours. En Angleterre, c’est l’inverse. Dans les années 70, le restaurant d’entreprise commence à être considéré comme un élément fondateur de la politique sociale.

C’est une vitrine où l’on montre comment sont traités les salariés. Et c’est encore plus vrai pour les cantines gérées par le CE, donc par des élus. Indicateur social surveillé de près par les DRH, la cantine reste le lieu où les tensions s’expriment en premier.”

Jean-Pierre Poulain, professeur de sociologie à l’université de Toulouse.

Tendance : La traditionnelle cantine représente entre 80 et 85 % du marché de la restauration en entreprise. Toutefois, les salariés se satisfont de plus en plus d’un déjeuner sur le pouce, entre sandwich et salade-crudités. Cette « restauration nomade », selon Marie-Hélène Sicard, directrice marketing de Sodexo, renvoie à la déstructuration temporelle de la pause-casse-croûte dans nombre de secteurs tertiaires.

Les femmes s’adonnent davantage à cette pratique que les hommes. Pour retrouver plus tôt leur famille le soir ou faire les boutiques entre midi et deux, elles n’hésitent pas à sacrifier un repas à table.

Ce que dit la loi : Aucun texte n’encadre la pause-déjeuner. Les conventions collectives servent de référence. Toutefois, une pause de vingt minutes pour six heures de travail est obligatoire : article L. 3121-33 du Code du travail.

Lexique

Réseaux sociaux déjeunatoires : cette nouvelle tendance lancée par Entre-midi-et-2.com met en relation des salariés qui en ont assez de déjeuner tous les jours avec les mêmes collègues.

Auteur

  • S.C.