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Enquête

“NOUS SERONS AU RENDEZ-VOUS DE LA REFORME DES RETRAITES”

Enquête | publié le : 01.03.2010 | L.D.

C’est la réforme de toutes les attentes et de tous les dangers, d’ores etdéjàqualifiéede « grand rendez-vous de l’année 2010 ». Autant dire que la pression est très forte. Posant une pierre après l’autre, Nicolas Sarkozy a commencé par s’atteler en 2007 à la réforme des régimes spéciaux, comme il s’y était engagé pendant sa campagne. Un symbole fort pour des économies faibles. C’est 1,6 million de salariés, de la SNCF, de la RATP ou encore de la Comédie-Française, qui ont ainsi vu dès le 1er juillet 2008 leurs régimes de retraite alignés sur ceux de leurs collègues du secteur public. Mais les compensations salariales qu’ils ont obtenues en contrepartie coûtent cher à la collectivité. Dans un avis du 19 novembre 2009, le sénateur UMP Dominique Leclerc met en avant un « bilan beaucoup moins optimiste que prévu ». Chiffres à l’appui, il montre que l’on sera sans doute loin des 500 millions d’euros d’économies que le gouvernement annonçait pour 2012. Malgré ces réserves, la plupart des acteurs reconnaissent aujourd’hui que faire disparaître les régimes spéciaux était un préalable indispensable à la « grande réforme ». Nicolas Sarkozy en a fait un argument de communication.

À l’issue du sommet social du 15 février, le président de la République a fixé un calendrier de concertations qui doit s’achever avec le vote d’une loi en septembre. Il pare ainsi aux critiques que lui avait values son intervention télévisée du 25 janvier. Nicolas Sarkozy avait alors parlé d’un bouclage de la réforme au cours de l’été avant de se reprendre : « Au moins d’ici à la fin de l’année. » Un lapsus révélateur : depuis 2007, de nombreux projets de loi (universités, temps de travail, représentativité, formation professionnelle…) sont présentés au Parlement durant la quiétude estivale. « On veut faire en trois mois ce que l’on ne parvient pas à faire depuis trente ans, regrette Marisol Touraine, secrétaire nationale du PS. Les pays européens qui sont parvenus à réformer leurs systèmes ont réussi car ils s’en sont donné le temps. En outre, les retraites doivent s’inscrire dans une réforme plus globale du marché du travail. »

Mais, tout comme la leader du PS, Martine Aubry, qui, à deux mois des régionales, a fini par revenir sur la possibilité de repousser l’âge de la retraite à 61, voire 62 ans, le chef de l’État sait que les marges de manœuvre sont réduites. Lui qui s’est engagé à maintenir le pouvoir d’achat des retraités, n’a que trois options : allonger la durée de cotisation, en augmenter le taux ou reporter l’âge légal du départ. De quoi faire passer la réforme des régimes spéciaux pour une promenade de santé.

Une grande réforme : une loi pour septembre

Auteur

  • L.D.