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Enquête

LES 35 HEURES : “JE CROIS QU’IL NOUS FAUT VRAIMENT EN SORTIR”

Enquête | publié le : 01.03.2010 | L.D.

Haro sur la loi Aubry ! Nicolas Sarkozy s’est toujours montré farouchement opposé aux 35 heures au point d’en faire l’un de ses principaux combats idéologiques. À peine arrivé à l’Élysée, le nouveau président amorçait effectivement le détricotage des 35 heures avec la loi Tepa du 21 août 2007 qui facilite le recours aux heures supplémentaires.

Un an après, la loi du 20 août 2008 réformait le temps de travail, en donnant toute latitude aux entreprises pour s’exonérer, par le biais d’accords, des 35 heures version Aubry. « Heureusement que les entreprises n’utilisent pas toutes les marges de manœuvre qui leur sont offertes, souligne l’économiste Jacques Freyssinet. Avec toutes les dérogations possibles, il n’y a plus que les directives européennes qui soient contraignantes ! » La réforme annoncée a donc bel et bien été menée, mais bien plus timidement que ce que les attaques tonitruantes contre la réduction du temps de travail laissaient entendre. « Dans les faits, constate Jean-Yves Boulin, sociologue au CNRS, le temps de travail légal reste de 35 heures. La boîte à outils pour augmenter le temps de travail existe bien, mais elle n’est pas utilisée par les employeurs, d’autant qu’avec la crise les 35 heures ont constitué un amortisseur bienvenu. Le gouvernement n’a fait que contourner la loi Aubry sans vraiment oser s’attaquer frontalement au symbole. » Les comparaisons révèlent que, en moyenne, le temps de travail hebdomadaire des Français est équivalent à celui de leurs voisins européens (de quarante à quarante et une heures). Mais les 10 ans de la loi Aubry, fêtés le 1er février dernier, ont été l’occasion de montrer que les RTT font désormais partie du quotidien des salariés. Et qu’ils y sont attachés.

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  • L.D.