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Vie des entreprises

IBM contre le calvaire des transports

Vie des entreprises | CONSEIL ET INFORMATIQUE RH | publié le : 01.04.2000 | Sandrine Foulon

Le constructeur informatique crée des espaces IBM à proximité du domicile de salariés de la banlieue parisienne.

Margaret Groves, responsable de la formation linguistique chez IBM Global Services, a remporté une grande victoire sur le temps. Depuis quelques mois, elle fréquente trois jours par semaine le premier immeuble de proximité créé par IBM au Pecq (dans les Yvelines). Chronomètre en main, elle n'en revient toujours pas. « J'habite à Saint-Germain-en-Laye et je travaille à Noisy-le-Grand, à l'autre bout de la ligne RER : 20 stations, un changement, je mettais une heure quinze le matin. Maintenant je rejoins l'immeuble du Pecq en quelques minutes. Je gagne trois jours par mois, ce qui fait trente jours par an. Avant, j'arrivais déjà fatiguée au boulot. Aujourd'hui, je suis deux fois plus productive, sinon trois. Et, sur place, je ne suis plus interrompue sans arrêt. J'avance plus vite. »

Las d'entendre les doléances des Franciliens sur les heures perdues dans les transports, le constructeur a décidé l'année dernière de résoudre le problème, sans pour autant opter pour le télétravail à la maison. « En région parisienne, les 8 500 salariés passent en moyenne deux heures par jour dans les transports, note Jean-Marc Le Ber, directeur de la mobilité chez IBM. Nous avons donc réalisé une étude sur la localisation des salariés et décidé d'ouvrir des immeubles de proximité près des lignes RER. IBM est en plus une e-compagnie. Montrons l'exemple ! » Premier immeuble expérimental, celui du Pecq, flambant neuf, équipé des dernières technologies en matière de télécommunications, peut accueillir près de 80 personnes. « Un gros effort de logistique est à fournir, poursuit Jean-Marc Le Ber. Les salariés doivent continuer à travailler au moins deux jours par semaine dans leur port d'attache. Le reste du temps, ils peuvent se rendre dans un immeuble de proximité – d'autres devraient être inaugurés à Viroflay ou à Saint-Maur – ou dans des espaces de proximité créés dans des lieux existants. » Un salarié dépendant de la Défense mais habitant à Évry pourrait ainsi rejoindre le site de Corbeil-Essonnes.

Gagner des mètres carrés

L'objectif est aussi d'optimiser les ressources immobilières. « On s'est rendu compte que des bureaux affectés à une personne étaient parfois occupés à 50 %, note Jean-Marc Le Ber. Or, lorsqu'on compare le prix du mètre carré à la Défense (2 500 francs) à celui du Pecq (800 francs), cela donne à réfléchir. IBM souhaite supprimer des locaux à Paris pour en ouvrir d'autres en banlieue. » Associés au projet, les partenaires sociaux approuvent globalement la démarche. « La direction a tenu compte de nos remarques, constate André Gatelier, délégué syndical CFDT à la Défense. Mais il est encore tôt pour mesurer les effets. Le bénéfice est réel pour ceux qui fréquentent ces nouveaux bureaux. En sera-t-il de même pour ceux qui se retrouvent à l'étroit au siège ? » Reste également à convaincre les managers, pas toujours enclins à ne plus avoir leurs équipes sous la main. « On doit pouvoir juger les collaborateurs sur les missions qu'ils réalisent et non sur le temps passé », relève le directeur de la mobilité.

Auteur

  • Sandrine Foulon