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Le journal des ressources humaines

C’est la saison des mariages dans le supérieur

Le journal des ressources humaines | Formation | publié le : 01.02.2010 | Domitille Arrivet

Simples alliances ou vraies fusions, avec la création des Pres, universités et grandes écoles multiplient les rapprochements.

Il y a peu, elles étaient concurrentes et bataillaient pour attirer à elles les meilleurs étudiants. Aujourd’hui, elles se marient et regardent l’avenir dans la même direction. À la suite de la loi d’avril 2006 qui a institué les pôles de recherche et d’enseignement supérieur (Pres), grandes écoles et universités sont en pleine révolution. Ainsi, à Lyon, une école normale supérieure nouvelle est née le 1er janvier : elle réunit l’ENS lettres et sciences humaines et l’ENS dédiée aux sciences exactes. Avec cette structure commune, les deux prestigieuses écoles affichent dorénavant 2 000 étudiants, 350 chercheurs et un budget de 100 millions d’euros. De quoi faire parler d’elle… En novembre, c’était l’École centrale de Paris qui annonçait son alliance stratégique avec l’Essec. Le rapprochement de ces deux fleurons – qui permet aux étudiants de postuler à un double diplôme – suivait de près celui de Centrale Lyon avec l’EM Lyon.

L’objectif de ces mariages de raison ? « Permettre aux différents acteurs (universités, grandes écoles et organismes de recherche) de mettre leurs actions en cohérence, de mutualiser leurs activités et de proposer une offre de recherche et de formation plus cohérente et plus lisible », annonce le document publié sur le sujet par le gouvernement. Ce grand chantier concerne, horsParis,59universitéset 38 grandes écoles. Depuis 2006, 15 pôles de recherche et d’enseignement supérieur se sont ainsi formés. Des alliances à géométrie variable, qui vont de la fusion au simple partenariat dans la création de mastères communs, dont la mise en œuvre fait parfois grincer des dents.

« Souvent, [ces structures] naissent spontanément des initiatives locales, mais parfois leur accouchement doit être un peu forcé par l’administration centrale, ce qui nuit au principe d’autonomie et à la créativité », regrette Pierre Tapie, président de la Conférence des grandes écoles. Il défend cependant le principe : « Aujourd’hui le clivage entre universités et grandes écoles est obsolète. Certains établissements universitaires ont des formations aussi sélectives et professionnalisantes qu’une grande école. Si leur réputation est acquise, elles peuvent faire le choix de rester seules, mais s’il leur manque la taille critique ou l’excellence, elles ont intérêt à renforcer l’une ou l’autre par le biais de ces alliances. » Leur rang sur la scène internationale en dépend.

Auteur

  • Domitille Arrivet