L’année 2010 sera-t-elle celle de la réforme des retraites et de la dépendance ? C’est en tout cas le souhait de Nicolas Sarkozy. Il réunit le 15 février à l’Élysée les partenaires sociaux pour enclencher l’agenda social de l’année.

Après deux rendez-vous manqués (en 2007 pour la dépendance et en 2008 pour les retraites), difficile pour le gouvernement de ne pas conclure de réformes. « Nous consacrons 14 milliards d’euros à la dépendance. Et nous ne pourrons pas échapper à une augmentation des coûts dans les années à venir », prévenait Xavier Darcos, ministre du Travail, lors de ses vœux aux partenaires sociaux fin janvier. Concernant les retraites, il assurait vouloir aborder cette réforme « sans tabou ». Pour le gouvernement, il s’agit clairement de travailler plus longtemps et de respecter le principe d’équité. « Les efforts des Français concernant les retraites doivent être mieux répartis. Sans oublier la question de la pénibilité », expliquait-il encore. Du côté des partenaires sociaux, mêmes déclarations de circonstance, même absence de « tabou ». Hormis du côté de la CGT, qui affiche sans détour ne pas vouloir revenir sur le droit à la retraite à 60 ans.

C’est sans doute sur la méthode que les désaccords se cristalliseront également. La CFDT aurait par exemple rêvé d’un grand débat national sur les retraites pour ne pas aboutir à un nouveau bricolage du système. Mais le président n’a pas caché son intention de booster les choses. Le rendez-vous des retraites sera avancé, sans doute au printemps. Une urgence qui agace les partenaires sociaux. D’autant plus que les déclarations répétées de l’Élysée sur les retraites ou celles de la première secrétaire du parti socialiste dès janvier les ont déjà obligés à sortir du bois et à dévoiler leur jeu bien avant ce sommet social.