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Idées

Sous la tente des Don Quichotte toulousains

Idées | Culture | publié le : 01.01.2010 | A.F.

Chronique de vies, Rien à perdre recèle de beaux portraits mais tire en longueur. Parabole de l’attente.

Voilà une salutaire piqûre de rappel, alors que la loi sur le droit au logement opposable (Dalo), obligeant l’État à reloger ceux qui en sont dépourvus, est quasi inappliquée. Rien à perdre, le dernier documentaire de Jean-Henri Meunier, nous replonge dans la lutte des Enfants de Don Quichotte, à l’hiver 2007, qui a justement permis l’émergence du Dalo.

Pas de retour, ici, au canal Saint-Martin, à Paris, d’où tout est parti. Le réalisateur a posé sa caméra sur les quais de la Garonne, où réside Phil le Fakir, clown et SDF, avant d’en être « viré » par la police. Il le suit partout, dans les rues où il fait signer une pétition, dans sa grève de la faim au pied du Capitol, dans les manifestations. Et, petit à petit, nous conduit au campement des Don Quichotte locaux auprès de J. P., sinistré d’AZF, de Troll, Rachid, Patrick… On assiste à l’organisation du camp, entre toilette sèche et tablées de 20, à la montée de la solidarité entre « résidents », aux moments de lassitude face à l’immobilisme des pouvoirs publics, jusqu’à la victoire : le relogement de tous. Chronique de lutte et de vies, Rien à perdre recèle des jolis portraits et des moments de poésie, mais tire en longueur. Peut-être (espérons) pour nous faire ressentir l’insupportable de cette attente. Fin août, plus de 100 000 mal-logés demandaient un relogement.

Rien à perdre, documentaire de Jean-Henri Meunier (1 h 18). Sortie le 20 janvier.

Auteur

  • A.F.