La revue d’Olivier Mongin s’interroge sur « les contrecoups de la crise ». Une crise qui « dépasse l’économie ». « Non pas une crise de plus, donc, mais le creuset de mutations planétaires et globales dont les retentissements sont nécessairement locaux et inattendus ». Robert Boyer estime que « le wallmartisme a succédé au fordisme », le géant de la distribution aux États-Unis misant sur l’internationalisation pour faire baisser les coûts tout en se prémunissant, par des stratégies antisyndicales, d’éventuelles augmentations salariales. À ses yeux, « élargissement des inégalités et financiarisation vont de pair ». Et Michel Marian explique pourquoi le choc de la crise a frappé plus la gauche que la droite, la première se trouvant dans une sorte de « piétinement historique ». À ne pas manquer.

Esprit, novembre 2009.

Ce numéro spécial est consacré à ce qu’Antoine Lyon-Caen nomme un « couple aux relations complexes »: le droit du travail et la protection sociale. Le professeur Pascal Lokiec souligne que l’idée selon laquelle le droit du travail est un droit des salariés est en train de s’effriter : il se risque donc à un utile travail de redéfinition. Deux enseignants de l’université de Nanterre se livrent à un réexamen de cette complexe articulation qui lie salaire direct et salaire indirect. De son côté, Jean-Pierre Chauchard se penche sur les mutations du travail indépendant et les problèmes que cela pose pour un droit du travail constitué principalement pour les salariés. Sa conclusion est pleine de bon sens : « Un travailleur devrait pouvoir être et rester maître de son destin social », avertit le professeur de l’université de Nantes.

Droit social, novembre 2009.

La revue de l’Institut de l’entreprise consacre l’essentiel de ses pages au thème de l’innovation comme facteur de croissance. Mais on la mentionne ici surtout pour l’article de deux professeurs de polytechnique, Patricia Crifo et Jean-Pierre Ponssard, sur la « responsabilité sociale des entreprises ». Avec cette question qui, sur un tel sujet, vient assez naturellement à l’esprit : « La RSE est-elle un effet de mode ? » Pour qu’elle ne le soit pas, il faudrait qu’elle renouvelle le business model de l’entreprise, ce qui n’est pas encore très répandu.

Sociétal, quatrième trimestre 2009.

Comme d’habitude, la revue se signale par son éclectisme. Un article mettant le doigt sur les risques d’échec de la délocalisation quand elle ne prend pas assez en compte le capital humain. La tentative par un consultant formateur de définir le développement personnel. Mais aussi les résultats d’une étude qualitative sur les médiateurs, l’analyse par le supercoach Yves Richez de quelques cas d’accompagnement du changement professionnel, etc. Pour professionnels et étudiants quand même.

Humanisme et entreprise, octobre 2009.