Le vieillissement de la population va toucher durablement la vie au travail. Pour peu que les entreprises hexagonales se décident à maintenir leurs seniors dans l’emploi, le nombre de salariés en mauvaise santé va croître dans les bureaux. De même, de plus en plus de collaborateurs devront, en sus de leur activité professionnelle, s’occuper de leurs parents malades ou dépendants. Aujourd’hui, déjà, la France compterait environ 3,5 millions d’aidants familiaux, dont 1,5 million travaillent…

Ce phénomène grandissant – on parle, à terme, de 15 % de salariés concernés ! – a attiré l’attention de la Fondation Novartis. Depuis neuf ans, cette dernière défriche le champ de la « proximologie », un nouveau territoire de recherche pluridisciplinaire portant sur les relations entre le malade et ses proches.

Voilà dix-huit mois, la fondation s’est lancée dans la mise en place d’un module de formation en entreprise pour le personnel d’encadrement. « De plus en plus de managers vont être confrontés à la présence, dans leur équipe, de salariés malades ou aidants. Nous voulons leur donner des outils structurants pour qu’ils gèrent mieux ces situations », explique Thierry Calvat, le délégué général. Expérimenté chez Novartis, le module a été conçu avec l’aide d’un organisme de formation extérieur, GII.

Prévu sur deux jours, le dispositif allie théorie et mises en situation. « En travaillant sur ce sujet, on réinterroge aussi, plus généralement, sa façon de manager », assure Thierry Calvat. Dispensée dans ou hors de l’entreprise, la formation est désormais opérationnelle. Reste à convaincre les employeurs d’investir cette thématique sensible et anxiogène, ce qui prendra forcément du temps. Mais l’évolution démographique est du genre têtue…