La sympathique revue de Michel Berry instille quelques gouttes de rêve dans le monde aride de la gestion. « Rêver et gérer, être poète et épicier, avoir la tête dans le ciel et les pieds bien sur la terre, telles sont les deux vertus qu’ont les porteurs de rêves qui aboutissent », avertit le directeur de la publication. Parmi les articles à ne pas manquer, celui de Philip Rosenzweig qui démonte les livres de recettes de management, où les mirages font office de rêves. Autre problématique intéressante, celle de Frédéric Iselin et de David Sourdive, qui s’interrogent sur la meilleure manière de transformer des chercheurs en entrepreneurs.
Le Journal de l’École de Paris du management, octobre 2009.
Les gendarmes sont aux premières loges pour en juger : les formes de la contestation changent. Ces nouveaux mouvements, note la lieutenant-colonel Valérie Florent, « s’enracinent dans une tradition syndicale et politique datant du xixe siècle en utilisant les mots et les techniques du xxie siècle ». Sont passés en revue : les manifestations de rue, l’action directe, le « terrorisme sociétal », l’antimondialisation et aussi la dérision. Les experts de la gendarmerie s’interrogent également sur les nouvelles émeutes urbaines, le colonel Ivan Noailles ne voyant guère comme autre moyen de ramener le calme dans les « zones hors contrôle » que « l’emploi massif des forces de l’ordre ».
Revue de la gendarmerie nationale, 3e trimestre 2009.
Que nous reste-t-il de l’effondrement du bloc soviétique, dont la chute du mur de Berlin fut le moment clé ? C’est le thème du dossier de la revue d’Olivier Mongin. Une occasion pour les auteurs de tenter de cerner l’idée de révolution. Dick Howard estime que les changements de régime survenus en 1989 et 1990 furent révolutionnaires car « ils ont fait renaître la possibilité d’une politique démocratique des droits ». À lire également l’article de Christian Lequesne, directeur du Centre d’études et de recherches internationales (Ceri) à Sciences po, sur la « génération de la dissidence », décrivant cette nouvelle élite née durant ces années charnières en Europe centrale.
Esprit, octobre 2009.
L’austère revue de l’Insee propose deux articles qui intéresseront un large public. Le premier essaie de définir ce que signifie être pauvre en Europe. On y apprend que la pauvreté se caractérise avant tout pour les Européens par une incapacité à se soigner, alors que les privations relatives à la sociabilité et aux loisirs sont jugées moins graves. Le deuxième article, signé Philippe Askenazy et Julien Grenet, pose une question un peu iconoclaste : les managers connaissent-ils leur entreprise ? Un des critères utilisés pour départager ces dirigeants est leur connaissance de la représentation syndicale dans l’entreprise.
Économie et Statistique, numéro 421.
