Le mois de novembre s’annonce périlleux pour Christian Charpy, DG de Pôle emploi. En dépit de la proximité des élections professionnelles qui se dérouleront du 9 au 13 novembre dans 27 établissements sur les 29, les syndicats ont su gommer leurs différends pour appeler ensemble à une journée de grève, mardi 20 octobre. Issu de la fusion des Assedic et de l’ANPE, le nouvel établissement public administratif a vu plus d’un tiers de ses 46 000 salariés (34,5 % selon la direction et 40 % d’après les syndicats) cesser le travail. Objectif de l’intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CGT, SNPA, SNU-FSU, Unsa et SUD : dénoncer une montée du stress aux guichets et « des services dégradés pour les usagers ». Au sein des quelque 1 200 établissements de Pôle emploi, le malaise est patent. La répartition des collaborateurs issus des Assedic et de l’ANPE dans les 432 sites mixtes déjà constitués a fait apparaître un certain nombre de dysfonctionnements. Et la flambée du nombre de demandeurs d’emploi n’arrange rien.

Fin octobre, Christian Charpy a proposé une série de mesures pour améliorer l’organisation du travail, ainsi que l’ouverture de négociations sur le stress début décembre. Mais il n’entend pas modifier son calendrier. Malgré le scepticisme, voire la franche hostilité des organisations syndicales, il souhaite respecter son rythme d’ouvertures pour atteindre 931 sites mixtes avant la fin de l’année. Et terminer la négociation sur la nouvelle convention collective afin d’unifier les statuts de son personnel. Mais le directeur général est conscient que la réussite de l’opération nécessite du doigté. Le 23 novembre, il réunira ses cadres à Paris pour les convaincre de délaisser un peu la culture du chiffre et d’adopter un management plus humain. Il en va de la qualité des prestations de Pôle emploi.