logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Le journal des ressources humaines

Le social ne fait pas recette

Le journal des ressources humaines | Conseil | publié le : 01.10.2009 | E. B.

Malgré les restructurations, la demande d’expertise sociale ne décolle pas. Seule l’activité liée à la loi réformant les règles de la représentativité connaît un léger engouement.

Les directions se satisfont de la médiocrité du dialogue social. » Cette réflexion désabusée d’Emmanuel Froissart, président d’IDée Consultants, résume à elle seule le niveau du marché de la médiation sociale en France : anecdotique. Pourtant, les besoins existent. « Le dialogue social n’est pas d’un bon niveau dans notre pays. Les partenaires sociaux restent calés sur le mode de la confrontation. Et le cadre légal très rigide n’arrange rien », estime Olivier Labarre, DG adjoint de BPI. Autres reproches exprimés par les experts, le manque de transparence et d’écoute de la ligne hiérarchique et le manque de prise en compte des informations remontées par les élus du comité d’entreprise.

« Le plus souvent, les entreprises font appel à nos services pour un audit social en prévision d’une fusion ou d’une restructuration. Ou, à l’inverse, pour une enquête sociale à la suite d’un conflit », indique Patrick Witvoet, senior manager chez Sia Conseil. « Les directions veulent éviter un conflit médiatisé, précise Robert Bonnand, d’Algoé. Elles souhaitent améliorer leurs propositions de mesures sociales d’accompagnement lors d’une restructuration. » Mais les missions sur l’amélioration du dialogue social sont rares. « L’amélioration du dialogue au sein des institutions représentatives du personnel est un investissement à long terme. Or les entreprises gèrent à court terme et en sont réduites à réagir aux événements », constate Pierre Ramain, d’Altedia. À l’inverse, la loi du 20 août 2008 portant rénovation de la démocratie sociale, qui modifie les règles de la représentativité syndicale, a engendré un renouvellement de la demande d’expertise de la part des entreprises. « Certains groupes nous ont déjà sollicités pour établir une cartographie syndicale probable afin d’anticiper les résultats d’une future élection professionnelle », indique Patrick Witvoet. Objectif : connaître la liste des syndicalistes susceptibles de rassembler 10 % minimum des suffrages. Et, si possible, savoir où penchent les urnes dans chaque filiale pour prévoir les futures stratégies de négociation.

Restent quelques exceptions. La direction de Flunch a ainsi sollicité les services du cabinet Acmé. « Elle veut augmenter le nombre de ses interlocuteurs syndicaux. Nous sommes chargés de sensibiliser les responsables de restaurant sur la question », explique Rémy Jouan, son créateur. Une mission délicate, même pour un ancien responsable cédétiste.

Auteur

  • E. B.