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Le journal des ressources humaines

Former pour maintenir l’emploi

Le journal des ressources humaines | Formation | publié le : 01.10.2009 | D.A.

“Mieux vaut se former que chômer”, l’idée a fait son chemin. Pionnière en la matière : l’industrie automobile, incitée à s’engager davantage dans la démarche grâce à un pacte passé avec l’État.

Cette année noire en matière de destructions d’emplois aura au moins eu quelque chose de bon : pour éviter le chômage partiel, contenir les licenciements ou ne pas laisser fuir leurs forces vives, les entreprises ont eu davantage recours à la formation. Au point d’en faire parfois une véritable stratégie, en mettant le cap sur les formations qui permettent de se réorienter ou de progresser. Poussée, notamment, par la CFDT, l’idée selon laquelle « mieux vaut se former que chômer » aura fait son chemin, aussi bien dans les directions générales que parmi les salariés. « La formation professionnelle a longtemps été assimilée à une dépense plutôt qu’à un investissement. C’est en train de changer », se réjouissait au printemps Annie Thomas.

Les plus engagés en la matière ? Les industriels du secteur automobile. Incités par la signature, en avril, d’un « pacte automobile » selon lequel l’État augmente sa participation à l’indemnisation du chômage partiel en échange d’un engagement de formation, ils ont mis à profit le violent trou d’air qu’ils ont traversé pour investir dans la formation aux métiers de demain. Renault a pris l’initiative de préparer ses salariés à la conception de véhicules électriques. L’équipementier Eberspächer, basé en Picardie, a investi plus de 1 million d’euros pour former 138 ouvriers à de nouveaux outils. PSA en a profité pour investir dans l’accompagnement des salariés vers le lean manufacturing, une stratégie qui consiste à « gommer tout ce qui est source de non-valeur ajoutée dans les process », précise l’entreprise.

Ainsi, plusieurs dizaines de milliers d’opérateurs de production et leurs encadrants bénéficieront d’un module de formation de soixante-dix heures à ces nouvelles méthodes. Tout le monde y gagne. PSA d’abord : en fonction des charges de travail de chaque établissement, les formateurs internes peuvent dispenser les bases de cette nouvelle culture sans perturber la production. « Sans ce chômage partiel, il aurait été très difficile de mettre en place un tel dispositif », reconnaît PSA.

Pour le personnel, cette période de professionnalisation est aussi incitative : dans le cadre de la convention spécifique activité partielle de longue durée (APLD) que PSA a signée en août avec l’État, le salarié conserve 100 % de sa rémunération durant les heures de formation – alors que le jour chômé n’est plus indemnisé qu’à 90 % du salaire…

Auteur

  • D.A.