Cela faisait trois ans que chez Elior, spécialiste de la restauration collective, les responsables formation tournaient autour du sujet : la VAE, dispositif de validation des acquis de l’expérience créé en 2002, était-elle un outil adapté aux salariés du secteur ? Pourrait-on en démontrer l’intérêt à des collaborateurs souvent formés sur le tas et à leurs managers soumis à une forte pression concurrentielle ? Ne s’exposerait-on pas, en diplômant le personnel, à de nouvelles revendications salariales ou à une fuite des compétences ? « Début 2009, nous étions prêts à lancer notre expérimentation ; nous avions défini les métiers sur lesquels nous avions des ambitions de professionnalisation de nos collaborateurs », raconte Olivier Cortyl, responsable formation d’Elior.

Ainsi, soutenue financièrement par l’Opca de la branche, l’entreprise a proposé à douze de ses salariés, volontaires ou encouragés par leur hiérarchie, de postuler à deux certificats de qualification professionnelle (CQP) : chef gérant et assistant d’exploitation. Deux métiers auxquels les employés, la plupart du temps titulaires d’un CAP ou d’un bac pro, avaient souvent accédé par évolution interne. « Nous voulions reconnaître et valoriser ces salariés. Le principe de la VAE est justement de reconnaître les compétences », explique Olivier Cortyl. Un dossier de candidature très complet, un entretien de quatre heures avec un intervenant extérieur et l’analyse des dossiers par un jury ont ainsi permis à ces 12 employés d’obtenir un CQP attestant de leurs compétences dans leur métier. « Nos diplômés sont plus mobilisés qu’avant, cette démarche leur a donné envie d’aller plus loin. Nous étendrons cette expérience l’an prochain à d’autres fonctions de l’entreprise ; cela devrait concerner une vingtaine de personnes », assure le responsable de la formation.