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Idées

Casablanca dans la vraie vie, très noire

Idées | Culture | publié le : 01.10.2009 | Sandrine Foulon

Adil et Karim veulent s’en sortir. Nour-Eddine Lakhmari filme leur quotidien dans la ville marocaine.

Adil, jeune chômeur marocain de 21 ans, est fier de sa trouvaille, de son bon mot, « Casanegra ». Un nouveau nom de baptême qui lui semble tellement mieux coller à la réalité de Casablanca, sa ville. Il garde jalousement dans son blouson une carte postale de Malmö, en Suède, où il rêve d’émigrer. Pour son meilleur ami, Karim, sans emploi lui aussi, il n’y a pas grand-chose de blanc dans Casablanca. Costume noir froissé, cravate de la même couleur, chemise blanche, il fait bosser des gamins, vendeurs de cigarettes à la sauvette. Des vrais boulots comme celui de son père devenu infirme à force d’écailler des poissons huit heures debout pour 50 dirhams par jour, il a essayé, mais ne s’y résout pas. Reste la démerde et les plans foireux. Dans une Casablanca dévoilée le plus souvent la nuit et désertée, hormis par les gamins des rues, les clochards et les éboueurs, le réalisateur Nour-Eddine Lakhmari signe un film énergique, noir, violent, souvent drôle, tendu par l’inépuisable volonté de s’en sortir de ces deux hommes qui luttent pour tout, y compris pour préserver leur amitié. Parfois maladroit dans sa dénonciation de la haute bourgeoisie marocaine qui s’arroge tous les droits, l’auteur propose un Casablanca bien loin de celui d’Humphrey Bogart et d’Ingrid Bergman.

CasaNegra, de Nour-Eddine Lakhmari, 125 minutes. Sortie le 21 octobre 2009. Avec Anas el-Baz, Omar Lotfi.

Auteur

  • Sandrine Foulon