L’unité syndicale n’a pas survécu à la période estivale. Ce mercredi 7 octobre, les huit organisations syndicales hexagonales ne défileront pas côte à côte dans les rues. Sous-jacentes depuis le mois de juin, leurs divergences de vue ont éclaté au grand jour lors de la préparation de cette nouvelle journée d’action – la sixième de l’année 2009. Finalement, manquent à l’appel Force ouvrière, qui, lassée des cortèges sans lendemain, veut passer à la vitesse supérieure avec une grève générale de vingt-quatre heures, et la CFTC, qui n’entend pas dévoyer la journée du 7 octobre de sa vocation première, celle d’en faire une Journée mondiale pour le travail décent, à l’instigation de la Confédération syndicale internationale.

Relayé par six organisations (CFDT, CGC, CGT, FSU, Solidaires et Unsa), l’appel à l’action ne devrait pas déplacer les foules. Grèves, manifestations, débats…, les mobilisations, décidées localement, s’annoncent peu lisibles et visibles. D’autant plus que les centrales ont fait peu d’efforts pour battre massivement le rappel de leurs troupes.

Dernier handicap, le côté fourre-tout des revendications. Hausse du smic, maintien de l’emploi industriel, régularisation des sans-papiers, défense de La Poste et des services publics, amélioration des retraites, sauvegarde de la Sécu… La liste sans fin des mots d’ordre syndicaux risque de nuire à la clarté du message. Du pain bénit pour le patronat et le gouvernement, qui pourront d’autant plus facilement faire la sourde oreille face aux inquiétudes. Côté syndical, d’ailleurs, nul n’attend des pouvoirs publics de nouvelles mesures anticrise à l’issue de la journée de mobilisation. De quoi nourrir, encore, les débats internes sur la suite à donner au mouvement. Dès le 7 octobre au soir, on va se creuser les méninges dans les centrales syndicales pour imaginer la suite.