Certains PSE suscitent des réactions violentes chez les salariés. Comment expliquez-vous ces comportements ?

Les contextes locaux diffèrent, mais l’objectif des représentants du personnel ou des animateurs de la grève est toujours le même : il s’agit de communiquer. Séquestrer son patron ou menacer de tout faire sauter permet de médiatiser un conflit social qui, autrement, n’aurait fait qu’un entrefilet dans les journaux locaux.

Les directions sont-elles formées pour faire face à ce genre de situation ?

À en juger par le surcroît d’appels que nous recevons depuis le début de l’année, elles ont besoin d’aide. En général, les appels émanent de dirigeants qui anticipent une crise sociale ou élaborent un PSE. Ils souhaitent se préparer à toute éventualité.

Que demandent-ils ?

Ils arrivent avec l’idée que nous proposons des solutions radicales : groupes d’intervention musclée et techniques à la James Bond. Nous les surprenons en leur proposant une initiation à des outils et stratégies de communication sous contrainte, ainsi qu’une formation aux techniques de négociation développées par des anciens du GIGN et du Raid.

Que leur conseillez-vous exactement ?

Une séquestration ou une occupation d’entreprise est toujours le résultat d’un échec du dialogue social. La tension et les incompréhensions sont telles que les parties en présence ne s’écoutent plus. C’est là que savoir communiquer sous contrainte est important. Nous apprenons à nos clients à connaître les clés psychologiques pour renouer le dialogue. À adopter les bonnes postures pour indiquer à l’autre que l’on est à l’écoute. Décrisper l’atmosphère est un passage obligé pour retrouver un mode de dialogue normal.

Pouvez-vous également aider vos clients à reconstruire leurs propositions sociales ?

Non, nous ne nous positionnons pas sur le droit social. Nous sommes des spécialistes de la communication de crise. Les dirigeants connaissent leur entreprise et sont censés avoir l’étoffe suffisante pour maîtriser le fond du problème. Par ailleurs, nous travaillons souvent avec les juristes ou les spécialistes de la gestion RH qui conseillent habituellement nos clients.

Que représente cette activité pour votre cabinet ?

Deux sessions de formation ont été réalisées depuis avril 2009.