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Le journal des ressources humaines

Le réseau Envie débordé

Le journal des ressources humaines | Formation | publié le : 01.09.2009 | Domitille Arrivet

Acteur de l’insertion de publics en difficulté depuis vingt-cinq ans, Envie croule sous les demandes. Et attend un coup de pouce de l’État. Son président explique pourquoi.

Comment Envie, réseau d’entreprises d’insertion spécialisées dans le recyclage des appareils électroménagers et des déchets, traverse-t-il la crise ?

Nous sommes dans un secteur en plein développement, appuyé par une réglementation européenne incitative. Nous prévoyons une crois-sance de 15 % par an dans les sept à huit prochaines années. Mais, d’un point de vue social, la situation est difficile. La population que nous accueillons est de plus en plus précaire. Alors que Pôle emploi nous proposait traditionnellement des personnes non qualifiées d’environ 40 à 50 ans, que nous nous engagions à réinsérer dans le monde du travail durant deux ans, nous accompagnons aujourd’hui de nombreux jeunes qui, à 25 ans passés, trouvent chez nous leur premier emploi. D’autres connaissent une forte détresse personnelle, après un divorce ou un licenciement très durs. Il nous faut avant tout leur redonner confiance. Or nos structures, à l’origine, n’avaient pas été mises en place pour ces populations.

Pourriez-vous accompagner davantage de personnes ?

Bien sûr ! Le gouvernement subventionne 15 000 postes d’insertion chaque année. En 2009, il en a financé 1 500 de plus. C’est encore largement insuffisant. Il est difficile de quantifier le nombre de personnes qui pourraient relever d’une action d’insertion puisque tout dépend du niveau où l’on place le curseur sur l’échelle de l’urgence. Mais nous souhaitons que l’État augmente ses subventions pour que nous puissions élargir notre champ d’action. Nous avons assez de travail à proposer pour cela.

Le gouvernement voudrait, dès 2010, conditionner les subventions à l’insertion aux emplois durables obtenus au terme du contrat. Qu’en pensez-vous ?

Nous sommes partisans d’un meilleur suivi des réintégrations dans le monde du travail. Car seulement une grosse moitié des personnes en fin de contrat d’insertion trouvent un travail à la sortie. Et encore, on y inclut ceux qui poursuivent par une formation longue ! Mais attention à ne pas mettre en place que des sanctions financières. Cela risquerait d’inciter des entreprises à ne sélectionner que les personnes les moins éloignées de l’emploi pour obtenir de bons résultats tout en écartant les plus précaires. Or notre objectif est avant tout une action sociale forte.

Auteur

  • Domitille Arrivet