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Idées

Travail, famille, les frères ennemis

Idées | Livres | publié le : 01.06.2009 |

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Travail, famille, les frères ennemis

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Entre famille et travail. Des arrangements de couples aux pratiques des employeurs, sous la direction d’Ariane Pailhé et d’Anne Solaz. Éditions La Découverte. 500 pages, 27 euros.

Rendre plus harmonieuse la coexistence de la vie familiale avec la vie professionnelle est, sans doute, la priorité des politiques sociales. Une enquête menée par l’Ined et l’Insee pointe les insuffisances des politiques menées depuis vingt ans dans ce domaine, sans exonérer les employeurs. Les responsables de l’étude, Ariane Pailhé et Anne Solaz, rappellent que, chaque année, environ 380 000 femmes cessent de travailler pour s’occuper de leur enfant de moins de 3 ans. Or près de la moitié auraient préféré conserver leur activité. Elles notent ainsi le ralentissement de la progression du taux d’activité féminin constaté depuis 1955. Le livre tiré de leur enquête met en évidence le rôle majeur des horaires de travail, ce qui explique que les femmes se plaignent beaucoup moins de ce problème quand elles travaillent dans le secteur public. L’ouvrage constate que les logiques des entreprises pour concilier le travail et la famille répondent d’abord à des considérations d’efficacité et de productivité qui ne coïncident pas forcément avec les besoins des salariés. Pour Denise Bauer, l’une des contributrices de l’ouvrage, les entreprises françaises sont plutôt en retard par rapport à leurs homologues anglaises ou américaines.

Utilisant l’image évocatrice de « la famille à flux tendu », Ariane Pailhé et Anne Solaz remarquent que « les frontières entre vie professionnelle et [vie] privée sont de plus en plus floues », ce qui complique leur articulation. En outre, les trente dernières années ont été marquées par une intensification du travail et une flexibilité croissante, accompagnées par le développement des horaires atypiques. Bien sûr, les pouvoirs publics doivent entreprendre un réexamen d’une politique familiale qui n’a guère évolué. Mais la véritable marge de progression se situe, désormais, du côté des employeurs.