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Idées

Le cauchemar de l’actionnaire étranger

Idées | Culture | publié le : 01.06.2009 | A. F.

Farce sur la mondialisation couronnée d’un Molière, Cochons d’Inde manque de finesse.

Que signifie le rachat de la banque, dont vous êtes client depuis vingt-cinq ans, par un groupe indien ? Évidemment rien, pense Alain Kraft (Patrick Chesnais), riche agent immobilier qui n’était pas au courant du changement d’actionnaire. Erreur ! « Désormais, vous êtes soumis aux lois du pays », lui apprend une secrétaire qui refuse illico sa demande de retrait de 500 euros. Car ses revenus ont trop augmenté, et il les dilapide : ses dépenses mensuelles de célibataire permettraient de nourrir, pendant cinq ans, une famille indienne…

Compte bloqué, séquestration dans l’agence, voilà le cadre pris au piège de lois irrationnelles et d’une administration kafkaïenne. Mais la sauce prend difficilement, tant la majorité des acteurs surjoue les situations loufoques, tant la pièce sombre vite dans l’extrême caricature et le gras. Des effets de la mondialisation, Cochons d’Inde ne retient que l’écume, préférant surfer sur les stéréotypes, même racistes, et un rire de premier degré. L’absurde aurait gagné à plus de finesse. Seul Patrick Chesnais, qui oscille entre stupéfaction muette et crise d’hystérie, tire son épingle du jeu. Il a reçu le Molière 2009 du meilleur comédien.

Cochons d’Inde, pièce de Sébastien Thiéry avec Patrick Chesnais. Jusqu’au 1er juillet au théâtre Hébertot, Paris 17e.

Auteur

  • A. F.