Chez les Lacroix, le pouvoir se passe en douceur. Entré voilà dix ans dans l’entreprise familiale fondée par son grand-père, Stanislas Lacroix, 37 ans, en tient aujourd’hui les rênes. Mais le titre de P-DG appartient encore à son père, Bruno, grande figure du patronat lyonnais, président actuel du conseil économique et social régional. « Il traite les domaines stratégiques, je m’occupe de l’exploitation et des finances. La légitimité ne s’acquiert pas par la filiation chromosomique », approuve le DG délégué d’Aldes, une PME de presque 1 300 salariés spécialisée dans la ventilation et la climatisation.

Formé chez les jésuites, le jeune dirigeant, qui a débuté chez SEB, ne renie rien de l’héritage familial, fait d’humanisme et de « lyonnitude ». « Une entreprise, c’est un projet d’hommes qui a besoin de racines », assure Stanislas Lacroix. Un féru de dialogue social qui, à peine intronisé, en 2005, a néanmoins « goûté »les joies d’une grève historique de vingt-quatre heures. Un conflit sans lendemain.