Cheveux longs, bouc… Surnommé « Jésus » par ses collègues des prud’hommes de Lyon, le cégétiste Bernard Augier n’a pourtant rien du pacificateur. Pourfendeur inlassable du décret du 16 juin 2008 qui encadre et limite l’indemnisation des tâches prud’homales, le vice-président de l’institution lyonnaise a mené la fronde. Celle des conseillers « salariés » qui, en refusant de siéger, ont bloqué l’essentiel des audiences depuis le début de l’année à Lyon. Résultat : des milliers de dossiers en attente de jugement. Une action isolée sur le plan national et pas très populaire… « On sait parfaitement que notre action pénalise, individuellement, des salariés, puisque 99 % des actions viennent d’eux. Mais on se bat pour garantir la qualité de la justice du travail », argue l’ex-conducteur typographe. Le combat semble porter. À la mi-juin, le Conseil supérieur de la prud’homie, dont Bernard Augier est membre depuis sa création, en 1985, devrait être consulté sur un nouveau projet de décret, plus accommodant. De quoi faire taire la grogne. « On ne va pas se mettre en grève pendant cinq ans ! » promet le vice-président qui, candidat aux européennes sur la liste du Front de gauche, a connu un printemps bien rempli.