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La protection sociale patauge au Liban

Actu | Ailleurs | publié le : 01.06.2009 | Grégory Danel

Malgré ses promesses, Fouad Siniora n’a pas réformé le système.

Etranglé par une dette colossale (45 milliards d’euros), déséquilibré par de profondes inégalités sociales, le Liban ne manque pas de sujets à débattre en vue des élections législatives du 7 juin. Près de la moitié des Libanais n’ont aucune couverture médicale garantie. Les comptes de la caisse nationale de sécurité sociale sont en déficit. Inégalitaire et fragmenté, le système de retraite libanais est « l’un des rares au monde qui ne satisfasse aucun des partenaires », selon la Banque mondiale.

Le gouvernement libanais de Fouad Siniora s’était pourtant engagé à réformer son système de protection sociale, sous l’égide du FMI, de la Banque mondiale et de ses grands donateurs. Sur les grands principes, tous les politiques libanais seraient d’accord. Il s’agit d’aller vers plus de justice sociale. Pour les modalités, en revanche…« La stratégie, c’est de ne pas avoir de stratégie », s’amuse le docteur Kamel Mohanna, coordinateur des ONG libanaises. « De toute façon, tant que le Liban a un gouvernement, ils [les donateurs] continuent de verser de l’argent », remarque l’ancien ministre des Finances, Georges Corm, critique acerbe de la République des marchands, le surnom donné au système clanique et ultralibéral du Liban.

Les Libanais vont donc continuer à se tourner vers le secteur privé pour répondre aux carences de l’État social. Pour les plus pauvres, ce sera vers les ONG et les différentes communautés qui, à l’instar du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth et dans les régions déshéritées de la Bekaa et du sud du Liban, ont mis en place d’efficaces services sociaux.

Auteur

  • Grégory Danel