logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Actu

La chimérique règle des 3/3

Actu | Agenda | publié le : 01.06.2009 | Stéphanie Cachinero

Avec son rapport sur « le partage de la valeur ajoutée, le partage des profits et les écarts de rémunérations », Jean-Philippe Cotis, le directeur général de l’Insee, sème le trouble chez les partenaires sociaux. Le 27 mai, la négociation sur le partage des profits a dû être inscrite dans l’agenda social 2009 et il leur faudra aboutir à un accord avant le 15 juillet sous peine de voir le gouvernement prendre la main. Certes, patronat et syndicats s’accordent sur le constat. Les très hauts salaires s’envolent, avec une augmentation moyenne de 2 % par an entre 2001 et 2006, contre 0,5 % pour les salaires moindres. Et le cercle des travailleurs précaires, dont le niveau de rémunération rase les pâquerettes, s’accroît sensiblement (12 % en 2006 pour 5,4 % en 1982). Entre ces deux extrêmes, l’éventail des disparités salariales s’est réduit. On observe un phénomène de massification, aux alentours de 1,6 fois le smic, proprement inacceptable pour la CFDT. Loin de satisfaire à la règle des trois tiers, objectif avoué du chef de l’État, le rapport de Jean-Philippe Cotis (voir aussi page 40) révèle un partage des profits inéquitable. Seuls 7 % des profits sont redirigés vers l’épargne des salariés et 36 % reviennent aux actionnaires.

Sur les solutions à mettre en œuvre pour restaurer l’équilibre, les discussions promettent d’être houleuses. D’un côté les partisans, Medef en tête, mais aussi CFE-CGC, de l’épargne salariale tributaire des résultats financiers des entreprises, même lorsque la conjoncture ne les y aide pas, et, de l’autre, des syndicats (CGT, CFDT, FO…) défenseurs des salaires, qui s’insurgent contre la distribution de dividendes quand les travailleurs n’ont aucun intéressement. Jean Conan, secrétaire national de la CFE-CGC, est plutôt pessimiste quant à la conclusion d’un accord global. Tous d’accord pour ne pas être d’accord.

Auteur

  • Stéphanie Cachinero