La loi sur la démocratie sociale fait ses premières victimes dans les entreprises tricolores. Réputé pour son dialogue social innovant, Axa n’y échappe pas. Avec 9,8 % des voix aux élections CE du 14 mai, FO échoue d’un cheveu à franchir la barre fatidique des 10 % chez Axa France, navire amiral du groupe. La direction y perd son opposant le plus irréductible. Mais aussi l’un de ses soutiens : avec 9,5 % des voix, la CFTC passe aussi à la trappe. Restent dans la course de la négociation quatre écuries : CFDT (35 %), CGT (17 %), Unsa (15 %) et CGC (14 %).

Au niveau du groupe Axa, où se négocient les accords-cadres, le jeu reste encore ouvert. La représentativité des uns et des autres ne sera mesurée qu’une fois que toutes les filiales auront voté selon les nouvelles règles. Soit fin 2011. Un sursis pour la CFTC et FO qui gardent espoir de franchir les 10 %. Et une menace pour l’Unsa et la CGC, pas encore sauvées.

Pour les délégués syndicaux d’Axa France déjà recalés, l’heure est à la reconversion. Coïncidence heureuse, les partenaires sociaux – sauf FO… – viennent de signer une « charte Axa sur la reconnaissance du parcours syndical dans le développement de la carrière et l’évolution professionnelle ». Un texte expérimental qui offre un « accompagnement adapté » aux syndicalistes reprenant le travail. Bilan RH, analyse individualisée des compétences, élaboration d’un projet professionnel, VAE… La palette des outils se veut large.