La présidente de l’Association nationale pour la formation permanente du personnel hospitalier (ANFH) explique l’impact de cette tendance sur le travail des personnels.
Quels problèmes pose le vieillissement à l’hôpital ?
Les établissements voient arriver des patients de plus en plus âgés. Ils sont souvent polypathologiques et leur prise en charge est de plus en plus difficile pour le personnel, lui-même vieillissant. D’ici à 2015, 40 % des salariés partiront à la retraite. Très sollicités, ces salariés développent une véritable usure physique. Aujourd’hui, les troubles musculo-squelettiques concernent 40 % des aides-soignants de la fonction publique hospitalière. Et 25 % d’entre eux touchent une pension d’invalidité. Les hôpitaux sont d’ores et déjà confrontés au phénomène de l’âge.
De quelle façon ?
Ils ont de plus en plus de mal à fidéliser leur personnel et les plus jeunes acceptent moins les contraintes de nos métiers. Pourtant il va falloir attirer du personnel. Les établissements gèrent par ailleurs de plus en plus de reclassements internes ou aménagent des postes pour permettre à ces personnels de poursuivre leur activité le plus longtemps possible. Les aides-soignants âgés, soumis à des plannings mouvants tout au long de leur carrière, ne travaillent plus la nuit, par exemple.
Quelles sont les actions mises en place par l’ANFH pour les accompagner ?
Ce sont des moyens que nous apportons aux établissements adhérents. Nous finançons les études promotionnelles proposées dans le cadre de reclassements, par exemple. En 2008, l’ANFH a pris en charge 15 000 agents, principalement du personnel soignant. Par ailleurs, des actions se mettent en place au niveau des régions et des établissements. En Paca et en Languedoc-Roussillon, 27 établissements réalisent en ce moment un audit sur les risques physiques et psychosociaux en relation avec les conditions de travail. Cet audit sera suivi de formations. Les résultats de cette expérimentation sont attendus pour l’été.
Quel est le montant de la collecte de votre Opca ?
Nous avons collecté 650 millions d’euros en 2008. De ce point de vue, nous sommes le deuxième plus gros organisme collecteur français, derrière l’Agefos PME. Deux mille trois cents établissements adhèrent à l’ANFH. Nous couvrons ainsi 92 % des agents, et 58 % d’entre eux partent en formation chaque année.
