C’est une provocation, certes, mais elle est pleinement assumée par PluriConseils : « Le low cost s’attaque à la formation. » Car cette société propose des prestations à prix cassés : une palette de 70 formations dites génériques (mieux communiquer, mieux gérer son temps, etc.) à 80 euros par jour et par personne. Selon son directeur, Philippe Massénat, « le prix unique d’une formation intraentreprise revient à 800 euros la journée, contre 1 200 à 1 600 euros ailleurs ». Qui dit mieux ? « Notre objectif est de fixer un juste prix, se défend Philippe Massénat. Ces programmes sont toujours taillés sur le même modèle. Notre société, qui existe depuis quinze ans, a largement amorti les coûts pédagogiques. En revanche, nos tarifs sont plus élevés lorsqu’il s’agit d’apporter une expertise. L’important pour un organisme comme le nôtre est de remplir le planning de nos quatre formateurs. »

Ces formations discount représentent 20 % du chiffre d’affaires de PluriConseils. Inutile de dire qu’en période de crise elles rencontrent un écho favorable auprès des donneurs d’ordres, habitués à optimiser leur budget. « Mais je suis surpris de constater que les entreprises ne comparent pas vraiment les tarifs de leurs prestataires », s’étonne Philippe Massénat.

Autre piste pour faire jouer la concurrence : le courtage en formation, pratiqué en France par la société Berlan depuis janvier 2009. La société joue les intermédiaires pour le compte de ses clients et recherche les prestataires au prix le plus bas. « Nous “scannons” le marché au gré des demandes de formation, ce qui permet aux entreprises d’économiser du temps et de l’argent, vante Matthieu Collas, son directeur. En mutualisant leurs besoins, nous devenons un apporteur d’affaires pour des organismes de petite taille. J’apporte du volume, ils me font un prix. »

Pour le donneur d’ordres qui se voit proposer trois devis, l’opération est sans risque. Berlan se rémunère auprès du prestataire. « Le taux de marge reste élevé dans la plupart des organismes de formation, relève Matthieu Collas, qui mène une quinzaine d’opérations de courtage. Nous obtenons une remise de 15 à 20 %. » Mais, en tirant les prix vers le bas, ces pratiques ne risquent-elles pas de nuire au marché ? Le secrétaire d’État à l’Emploi, Laurent Wauquiez, a reçu en début d’année un rapport de l’ANDRH sur la qualité de l’offre de formation. À suivre…