Après les députés, qui ont examiné courant mars la loi hôpital, patients, santé, territoires (HPST), c’est au tour des sénateurs de s’emparer du texte à partir du 11 mai. À l’instar de leurs homologues du Palais-Bourbon, les sénateurs semblent déterminés à amender ce texte de plus en plus contesté par les praticiens hospitaliers. Le mois d’avril aura, à cet égard, été le théâtre d’une passe d’armes nourrie. Après avoir été dénoncé par son propre camp, en la personne de Bernard Debré, député UMP de Paris et médecin urologue à la Ville, le texte porté par Roselyne Bachelot est la cible d’une pétition signée par 25 grands patrons des Hôpitaux de Paris, qui dénonce la « disparition d’une médecine hospitalière au profit d’une médecine mercantile ». Reproches auxquels la ministre de la Santé a répondu, incitant l’impressionnant aréopage de spécialistes à « lire le texte » pour ne pas le caricaturer.
Cela n’a pas empêché les différents collectifs de maintenir la journée de mobilisation nationale prévue pour le 28 avril. La grogne de la communauté médicale concerne notamment la partie de la loi consacrée au nouveau mode de gouvernance, qui renforce les pouvoirs du directeur d’hôpital.
Il est possible, toutefois, que ce soit d’un autre sujet que les sénateurs se mêlent. Nouvellement créées par la loi HPST, les agences régionales de santé ont pour mission de mettre en œuvre au niveau régional la politique nationale de santé. Pour cela, elles devront absorber les sept structures existantes (ARH, Urcam…) afin d’harmoniser leurs actions tout en assumant la gestion des risques de l’assurance maladie. Un transfert significatif auquel certains sénateurs se sont dits opposés. Mai s’annonce donc aussi chahuté qu’avril pour la réforme hospitalière de Roselyne Bachelot.