Pour son troisième film sur l’Afrique, le réalisateur belge Thierry Michel explore le riche Katanga. Cette province du sud-est du Congo est sans conteste l’un des plus grands gisements de cuivre, de cobalt et de manganèse au monde. Une ressource indispensable au développement des nouvelles puissances économiques, Chine en tête.

Conscientes de ce potentiel, les autorités congolaises ouvrent la Gécamines, entreprise publique minière, aux entrepreneurs chinois, qui y investissent… 9 milliards de dollars. Enfin l’espoir de prendre en marche le train de la globalisation ? La perspective est bien vite balayée : les nouveaux partenaires s’octroient quelque 70 % des bénéfices. À cela s’ajoutent les pratiques illégales de certains de leurs compatriotes qui débarquent avec leurs propres bulldozers et avec leurs propres ouvriers pour éventrer la terre ancestrale du peuple katangais. Aux abois, ce dernier se révolte et interpelle son gouverneur, papa Moïse. Sous ses airs d’Obama, il s’implique pour revisiter, en faveur du Katanga, les contrats miniers. Une mission qu’il perd parfois de vue, notamment lorsque le champagne coule à flots dans sa superbe résidence. Le propos est d’autant plus fort que Thierry Michel privilégie ici, plus que les commentaires, l’immersion dans le réel.

Katanga Business (2 heures), de Thierry Michel. Sortie en salles le 15 avril.