Chez SEB, la formation, c’est important. Le groupe y consacre 2,5 % de sa masse salariale et vient de signer un accord-cadre avec le ministère de l’Éducation nationale. Objectif : permettre aux salariés les moins qualifiés d’accéder à une formation diplômante. Ce partenariat, initié par SEB, s’inscrit dans la continuité de l’accord de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) conclu en septembre 2007 au sein du groupe à la suite de négociations actives entre les partenaire sociaux.

Début février, Romain Duval, responsable des ressources humaines, est satisfait : « L’adhésion est massive. Les salariés voient enfin se concrétiser la GPEC. » Sur les quelque 400 ouvriers de production visés, 177 ont déjà répondu présent. Après mille heures d’enseignement en mathématiques, français et culture générale, les employés en formation devront passer des examens. En cas de succès, ils recevront un certificat de formation générale (CFG) et un brevet en informatique et Internet (B2i). « Les salariés vont acquérir des compétences qui leur serviront au quotidien. Ils pourront renforcer leur employabilité en interne mais aussi en externe », confirme Romain Duval. Pas de quoi rassurer Ouria Belaziz, agente de production à Calor, en Isère, et déléguée syndicale CGT. Elle craint le plan de restructuration. Crainte avérée. Courant février, la maison mère annonce la suppression de 95 postes sur son site. Ce n’est pas la seule angoisse. « On n’a pas habitué les salariés peu qualifiés à la formation, constate Ouria Belaziz. Ils appréhendent, n’osent pas franchir le pas. Les plus anciens se demandent ce que ça va leur apporter. Mais ils doivent comprendre que la formation est un droit à revendiquer. »