Avec La Manu, Julie Coudry veut créer une passerelle entre les entreprises et les étudiants. Et, du même coup, faire de son association un opérateur incontournable pour les universités.
Pourquoi avoir lancé La Manu en novembre ?
Notre association veut fabriquer du lien entre les étudiants d’université et les entreprises. En dépit des progrès réalisés par les universités pour professionnaliser leurs cursus, ces deux univers restent culturellement éloignés. Pourtant, l’insertion professionnelle devient la priorité numéro un des familles et des étudiants. Les universités doivent se doter de bureaux d’aide à l’insertion professionnelle (Baip) et les entreprises, du fait des tendances démographiques, vont devoir se tourner vers de nouveaux viviers et diversifier leurs recrutements. Ces évolutions créent des opportunités. Les Baip vont avoir besoin d’opérateurs qui cherchent à créer du lien entre les différents acteurs que sont l’Apec, les chambres de commerce, le Centre des jeunes dirigeants, etc.
Concrètement, comment allez-vous créer du lien ?
Nous voulons d’abord partager une culture commune pour mieux nous connaître les uns les autres à travers un magazine, par exemple, et un site Internet. La deuxième dimension est la mise en réseau à travers des rencontres régulières entre étudiants et entreprises partenaires. Nous allons aussi organiser des activités en direct au sein des campus, telles que des salons, des opérations de coaching pour valoriser les compétences des étudiants. Nous voulons privilégier une approche territorialisée pour toucher les PME. Aujourd’hui, une douzaine d’entreprises sont partenaires. Dès cette année, nous déployons nos initiatives en direction de trois pôles universitaires, à Paris, Bordeaux et Lyon, soit 180 000 étudiants. L’objectif est d’être présents dans 10 pôles en 2012, soit 600 000 étudiants.
En quoi votre démarche est-elle originale ?
Nous ne voulons pas être un simple guichet où les étudiants viennent chercher un service, mais offrir un cadre dans lequel ils peuvent s’organiser, et ce dès leur première année d’études. Avec La Manu, qui fédère à la fois des salariés et des étudiants bénévoles, ces derniers sont proactifs, ils deviennent acteurs de leur vie professionnelle, ont le sentiment de prendre en main leur avenir. Pour eux, le fait de s’investir dans l’association est un moyen de se construire collectivement un réseau.
