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Le journal des ressources humaines

Entreprendre : les ailes du désir

Le journal des ressources humaines | Formation | publié le : 01.03.2009 | Stéphanie Cachinero

Après l’ère des start-up, l’avènement du Web 2.0 donne aux jeunes des envies de création d’entreprise. Un mouvement encouragé par grandes écoles et universités. Mais la peur du lendemain reste un obstacle.

Le constat parle de lui-même. La création d’entreprise séduit 31 % des Français. Quelque 53 % des moins de 35 ans et 57 % des 18-24 ans, soit plus d’un jeune sur deux. C’est ce que révèle l’Ifop dans son baromètre « Les Français et la création d’entreprise », en janvier 2009. Secteur de prédilection : les services innovants, Web 2.0 oblige.

Pour Alain Fayolle, professeur à l’EM Lyon, c’est clair : « Il y a une vraie prise de conscience. » Quand on a la vie devant soi et que l’on est confronté à un marché du travail en perdition, autant se lancer dans la création d’entreprise. Pas de patron, la possibilité de prendre son destin en main. Les écoles de commerce l’ont bien senti. Parallèlement aux enseignements, elles jouent la carte des concours pour favoriser la création d’entreprise. À Clermont-Ferrand, l’association des anciens de l’ESC porte le Challenge grandes écoles de la création et reprise d’entreprise depuis 2000 ; à Lyon, le concours Petit Poucet récompense les meilleurs projets et offre 3 000 euros, des contacts et des conseils de pro aux lauréats. Dans leur sillage, l’IAE de Grenoble vient de lancer le sien. Bérangère Deschamps, responsable du master II Entrepreneuriat, s’est démenée pour que voient le jour Les Entrepreneuriales. Ouvertes aux étudiants, elles ont vu s’affronter une quinzaine de participants. « L’objectif est de permettre la pérennisation de projets. Ce n’est pas l’argent que les étudiants viennent chercher. Même si c’est un plus. C’est davantage l’envie d’échanger qui les motive. »

Reste que la culture de l’entrepreneuriat doit aussi se transmettre. « Comme disait Jaurès, on enseigne ce que l’on est. Pour inciter les jeunes, les patrons doivent enseigner ce qu’ils sont », confie Francis Bécard, président de Retis, un réseau d’incubateurs français, et membre de la Conférence des grandes écoles.

Mais, entre décrocher une place de manager, aux saveurs « d’intra-entrepreneur », dans une grosse boîte et se décider à franchir le pas dans un monde d’incertitudes, le choix n’est pas simple. La promesse d’un salaire stable l’emporte souvent. Et le temps qui passe ne favorise pas la création. « En entreprise, plus les salariés avancent dans leur carrière, moins ils se lancent dans la création », constate Alain Fayolle. La crise aura-t-elle raison du potentiel créatif de la jeunesse entreprenante ? Rien n’est moins sûr.

Auteur

  • Stéphanie Cachinero