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Enquête

Le business du bilan carbone

Enquête | publié le : 01.03.2009 |

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Les principaux pollueurs en France

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Production, chauffage, déplacements… Passer au peigne fin toutes les consommations n’est pas une mince affaire. Un marché émergent pour les bureaux d’études.

Aucune réglementation n’impose – pour l’instant ! – aux entreprises de réaliser leur bilan carbone. Mais la méthode développée par l’Ademe connaît un succès exponentiel. Quelque 1 800 entreprises s’y sont collées depuis cinq ans, dont 1 000 pour la seule année 2008. « La démarche vient rarement des directions générales, mais plutôt d’une initiative locale de terrain qui fait boule de neige », précise Laurence Gouthière, du département activités économiques de l’Ademe. Objectif : mesurer les émissions directes (chauffage, production des matériaux…) et indirectes (déplacement des salariés, livraison de produits par des fournisseurs…) de gaz à effet de serre générées par l’activité d’un établissement ou de l’entreprise tout entière. Les bureaux d’études ont investi ce business naissant. Parmi les principaux acteurs, Carbone 4, Manicore ou Alternconsult. Des structures habilitées par l’Ademe après formation de leurs experts. Ces stages sont extrêmement courus : l’Ademe a prévu 100 sessions en 2009, déjà toutes remplies, contre 60 l’an dernier. À ce jour, un millier de diagnostiqueurs ont reçu leur diplôme, dont un tiers de salariés maison, chargés de réaliser des audits internes. Coût moyen d’un bilan carbone : de 10 000 à 15 000 euros, pour huit à douze jours de mission.

Parmi les entreprises pionnières, la Caisse des dépôts et consignations. Malgré son activité tertiaire, la CDC émet quelque 30 000 tonnes de CO2 par an, soit 5,5 tonnes par salarié. Un chiffre qui inclut les déplacements, le chauffage et… le transport des steaks consommés au restaurant d’entreprise ! Pour réduire ses émissions, le groupe s’est attaqué à ses dépenses énergétiques, de la température des bureaux à l’eau chaude des toilettes. Reste le plus dur : les modes de transport des salariés, dont les grosses voitures de fonction. Enfin, l’entreprise s’est aussi lancée dans la compensation de ses émissions. Un marché naissant sur lequel intervient par exemple la jeune pousse Ecoact, créée en 2005 par Thierry Fornas. « Nous effectuons un bilan carbone de nos clients, nous leur proposons des solutions pour réduire leurs émissions et des programmes afin de compenser le surplus incompressible », explique le jeune P-DG. De la ferme biogaz au Brésil à la construction d’une centrale hydroélectrique au fil de l’eau en Inde, les programmes d’investissements sont variés. ÉcoAct a réalisé 6 millions d’euros en 2008 et s’attend à une forte croissance de son chiffre d’affaires cette année.

Des quotas à respecter

L’arrêté du 31 mai 2007 fixe la liste des exploitants auxquels sont affectés des quotas d’émission de gaz à effet de serre et le montant des quotas pour la période 2008-2012. Pour le moment, seul le CO2 est pris en compte. En France, 11 500 sites sont concernés, parmi lesquels des producteurs d’électricité. La liste comprend aussi certaines industries chimiques et métallurgiques, le chauffage urbain, le transport du gaz, les fabricants de papier et de verre, la combustion agroalimentaire…