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Un pur et dur qui mène de front LKP et UGTG

Actu | Eux | publié le : 01.03.2009 | Éric Béal

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Un pur et dur qui mène de front LKP et UGTG

Crédit photo Éric Béal

Yves Jégo, le secrétaire d’État à l’Outre-Mer, s’est rapidement rendu compte que son principal interlocuteur maîtrisait ses dossiers et l’art de la négociation. Et pour cause, Élie Domota, le porte-parole du collectif Liyannaj Kont Pwofitasyon (Lien contre les profiteurs), qui regroupe syndicats et associations culturelles et politiques pour protester contre la vie chère en Guadeloupe, est aussi le leader du syndicat local, l’UGTG. Charismatique, cet urbaniste de formation soulève l’enthousiasme des foules, qui se pressent à ses meetings. Parmi les représentants patronaux, certains l’accusent de rêver du Grand Soir. « Domota et ses amis ont un objectif caché. Ils veulent prendre le pouvoir et mettre les Blancs dehors », estime Nicolas Vion, le président de la Fédération des associations des professionnels de l’hôtellerie et du tourisme. Il n’est d’ailleurs pas le seul à craindre une dérive insurrectionnelle. « C’est un militant politique chevronné qui agglomère les mécontents en soulevant de vraies questions. Et il est très bien entouré », explique un cadre de la direction départementale du travail de la Guadeloupe.

Ce colosse de 42 ans, père de trois enfants, n’est pas tombé de la dernière pluie. Pendant ses études, il a milité à la Jeunesse ouvrière chrétienne. Juste après son arrivée à l’ANPE, il adhère à l’Union générale des travailleurs de la Guadeloupe (UGTG). « Mon entrée en syndicalisme s’est faite naturellement, explique-t-il. Je n’aime pas les injustices ni les pwofitasyon. » Fin 2001, il était déjà l’organisateur principal d’une grève qui a paralysé l’Agence pendant près de trois mois. Originaire du Bas-du-Bourg, un quartier populaire de Basse-Terre, ce passionné de pêche à la ligne mène un combat syndical singulièrement entremêlé de revendications politiques. « La société guadeloupéenne est construite sur un rapport de races qui explique la situation sociale et économique que nous connaissons aujourd’hui », accuse-t-il. Et de rappeler que tous les postes importants dans l’administration ou les entreprises sont tenus par des Blancs venus de métropole ou des békés, ces descendants d’esclavagistes qui contrôlent toujours l’économie de l’île. Très dur en négociation, ce « militant patriotique » qui repousse toute idée de carrière politique demande à l’État de prendre en charge les 108 millions d’euros nécessaires à une augmentation des bas salaires. Et accuse les autorités d’être responsables des violences entre manifestants et gendarmes. Seule certitude dans ce conflit à l’issue inconnue : aucun accord ne se fera sans lui…

ÉLIE DOMOTA

Porte-parole du LKP.

1984

Part faire des études à Limoges.

1991

Retour en Guadeloupe.

1993

Intègre l’ANPE de Guadeloupe.

2001

Dirige la grève qui paralyse l’ANPE pendant trois mois.

2008

Élu en avril secrétaire général de l’UGTG.

Auteur

  • Éric Béal