Comment réagissez-vous au projet de répertoire national des diplômes lancé par le ministère ?

Nous sommes favorables à davantage de lisibilité. Mais pas au détriment des politiques de formation régionales. Nous craignons que cette classification menée par une grande commission à Paris ne passe par une recentralisation. Les entreprises du bois landaises ou celles du vin en Bourgogne trouveront-elles leur bonheur lorsqu'elles piocheront dans ce répertoire ?

Redoutez-vous une suppression des titres homologués créés à l'initiative des CCI ?

C'est un danger. Il faut savoir que le renouveau de l'apprentissage doit beaucoup aux titres homologués. Réactifs, ils répondent aux besoins des entreprises. Un objectif essentiel pour les CCI. Il est plus facile de créer un titre homologué qu'un diplôme. Supprimer les doublons, pourquoi pas ? Mais pas dans un seul sens. Comparons d'abord les débouchés offerts par un diplôme d'un de nos 70 instituts de forces de vente et ceux d'un BTS forces de vente. Dans nos établissements, si 80 % d'une promo ne trouve pas de CDD ou de CDI dans les six mois suivant l'obtention du diplôme, nous rectifions le tir.

Quels seront vos grands chantiers ?

Nous ne sommes pas que des dispensateurs de formation, des organismes chargés de la mise en œuvre de politiques définies par les pouvoirs publics, comme l'a écrit le rapport Lindeperg. Nous souhaitons continuer à promouvoir l'apprentissage, à faire reconnaître les compétences des salariés par les certifications de compétences en entreprise, mais aussi poursuivre l'exportation de nos formations. Plus que jamais, c'est la qualité de la formation de la main-d'œuvre locale qui fait la différence. Dans leurs critères de choix, les entreprises étudient prioritairement ce facteur.