logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Dossier

L'informatique bouleverse tous les métiers

Dossier | publié le : 01.03.2000 | Jean-Philippe Dubosc, Valérie Lespez, Sandrine Pouverreau

Les agriculteurs calculent désormais sur leur micro les doses d'engrais à répandre, les surveillants de prison gèrent les visites aux prisonniers par PC interposé, les routiers reçoivent leurs ordres de mission sur écran, les médecins télétransmettent les feuilles de soins aux caisses d'assurance maladie… Pratiquement aucun métier n'échappe à la fièvre informatique. Si l'ordinateur sort des bureaux pour descendre sur le terrain, c'est grâce aux multiples possibilités offertes par les nouvelles technologies, et surtout au mariage entre informatique et télécommunications. Le travail en réseau, la transmission et l'échange de données en temps réel permettent de s'affranchir du temps et de l'espace. Les tâches ingrates s'automatisent, les risques d'erreur se réduisent. À la clé : une meilleure réactivité qui débouche sur des gains de productivité. Voilà pour les bonnes nouvelles.

Mais la brutale incursion de l'ordinateur dans des secteurs d'activité et dans des métiers jusqu'à présent restés à l'écart de l'informatisation n'est pas sans conséquences. Dorénavant, l'écran dicte sa loi. C'est lui qui indique les procédures à suivre, impose des rythmes plus soutenus. Des contraintes d'autant plus mal vécues qu'elles sont souvent subies. Reliés minute par minute à leur base via l'ordinateur, chauffeurs routiers et de taxi ont vite réalisé la part de liberté qu'ils perdaient. Même grief du côté des médecins. Sommés de s'équiper par les pouvoirs publics, ils vivent mal cette intrusion, qui les oblige à effectuer une tâche technico-administrative qu'ils n'estiment pas de leur ressort.

L'informatisation oblige aussi à acquérir de nouvelles compétences. Mais encore faut-il donner à chacun les moyens de s'adapter. À ce titre, les fonctionnaires sont un bon exemple. S'ils acceptent de se mettre à la page au nom d'un meilleur service rendu au public, ils déplorent leur manque de formation. Et ce, malgré les beaux discours de l'Administration.

Bref, si l'informatisation ne touche pas le cœur de ces métiers – les médecins soignent, les routiers conduisent toujours leurs camions, les gardiens de prison continuent de surveiller les prisonniers –, les nouvelles technologies obligent en réalité, quel que soit le secteur, à travailler autrement.

Auteur

  • Jean-Philippe Dubosc, Valérie Lespez, Sandrine Pouverreau