L'année 1999 est à marquer d'une pierre blanche pour la société d'origine britannique Carglass. Ce spécialiste de la réparation de pare-brise, qui emploie 1 100 personnes et réalise 680 millions de francs de chiffre d'affaires en 1998 en France, a ouvert vingt centres supplémentaires depuis le début de l'année, ce qui porte le total à 200 sur l'ensemble du territoire national. Pour accompagner cette forte croissance, l'entreprise recherche des professionnels rapidement autonomes dans les métiers de la pose de vitrage automobile. Les besoins en personnel sont d'autant plus importants que Carglass est passé aux 35 heures le 1^er avril dernier. « Au total, 250 personnes vont venir grossir nos rangs d'ici à la fin de l'année », assure Corinne Amond, responsable du recrutement. Des nouveaux embauchés qui devront posséder un sens aigu du service. « Notre souci numéro un est sans conteste la qualité. Nous serons d'ailleurs certifiés ISO 9002 en septembre prochain. »

Or il n'existait, à ce jour, aucune formation qui qualifiait à la pose de vitrage automobile. Carglass a donc lancé un vaste programme de formation via le contrat de qualification.

Baptisé Optim'homme, le projet permet à des jeunes d'obtenir une qualification de « technicien poseur en vitrage automobile », qui sera reconnue par la branche professionnelle. « Sur les 250 embauches, quatre-vingts ont déjà été effectuées par l'intermédiaire de contrats de qualification d'une durée de six mois. Il s'agit de jeunes titulaires de CAP/BEP ou ayant le niveau bac professionnel en filières automobiles. À l'issue de leur contrat, ils seront salariés en CDI », ajoute Corinne Amond. La formation théorique, d'une durée de 260 heures, est assurée conjointement par le centre de formation de l'entreprise et par un organisme de formation, en l'occurrence le Cesi. La partie pratique (793 heures) s'effectue dans les différents centres Carglass, sous la responsabilité de deux tuteurs.

« Chaque stagiaire est, en effet, encadré par un tuteur expert ou de proximité et un tuteur hiérarchique. » Le premier est un professionnel confirmé, un chef d'équipe ou un technicien poseur, chargé d'assurer la formation du jeune et de valider l'acquisition de ses compétences au fur et à mesure. « C'est le tuteur de tous les jours. » Le tuteur hiérarchique, chef d'un centre Carglass, définit quant à lui les tâches à réaliser en entreprise en fonction du programme de formation et du niveau du jeune dont il a la charge. « Une formation des tuteurs a été mise en place par Carglass et l'Association nationale pour la formation automobile (Anfa), tant pour renforcer leur professionnalisme que pour accompagner l'opération Optim'homme. »

Un programme qui a pour objectif de former des jeunes à un métier bien spécifique, mais qui permet du même coup de mobiliser l'ensemble du personnel. « Optim'homme a suscité un réel enthousiasme de la part des salariés, qui se sont sentis impliqués par le biais du tutorat. Il a aussi permis de créer une cohésion d'équipe qui n'existait pas dans tous les centres », se félicite la responsable du recrutement de Carglass. Les tuteurs se sentent en effet concernés par ce recrutement et favorisent l'intégration des jeunes. Et ils montrent qu'ils ont la volonté de transmettre leur savoir-faire.