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Le diplôme n'est pas seul à valider l'expérience

Dossier | publié le : 01.04.1999 | Sandrine Foulon, Valérie Lespez, Sandrine Pouverreau

Se former tout au long de sa vie professionnelle, voilà bien un sujet qui fait l'unanimité. Lors des derniers entretiens Condorcet sur la formation professionnelle, en 1996, parmi d'autres intervenants, l'ex-commissaire européen chargé de la formation et de la recherche, Édith Cresson, chantait les louanges de la formation tout au long de la vie. Mais elle a dénoncé également la prise en compte très insuffisante des acquis de l'expérience, la difficulté d'accéder à la formation qualifiante et le rôle dominant du diplôme. Si l'état des lieux reste aujourd'hui le même, les acteurs semblent se réveiller. Pour preuve : le sacro-saint diplôme commence à descendre de son piédestal. Le principal grief qu'on lui fait est d'être inadapté aux réalités des métiers. Dans les vides laissés par les diplômes traditionnels se sont ainsi engouffrées différentes certifications, telles que les certificats de qualification professionnelle, validés par les branches professionnelles, ou d'autres qui ne sont pas légitimés par la négociation collective, comme les certificats de compétences en entreprise (CCE), qui viennent d'être créés par les chambres de commerce et d'industrie.

Ces certifications peuvent cohabiter et se compléter, car la plupart répondent à des besoins immédiats ou futurs. Et elle ne s'adressent pas toujours aux mêmes publics. Doivent-elles être développées pour améliorer la performance des entreprises ou accroître l'employabilité des salariés pour leur compte personnel ? Voire les deux ? Là est tout le problème. Pour l'heure, les acteurs partagent la volonté de définir de nouvelles règles du jeu. En faisant le « diagnostic » d'une formation professionnelle souffrante, la secrétaire d'État Nicole Péry (voir l'interview en page 84) déplore le faible recours à la validation des acquis professionnels et entend créer un nouveau système d'équivalences, plus lisible, débouchant sur un « droit individuel à la formation, transférable et garanti collectivement ». Un cadre à construire avec les partenaires sociaux. Trouvera-t-elle un terrain d'entente avec le patronat, qui compte bien redonner toute leur place aux partenaires sociaux dans la validation et la certification des acquis ? Dans la future réforme de la formation professionnelle, la partie la plus délicate portera bien sur le partage des rôles.

Auteur

  • Sandrine Foulon, Valérie Lespez, Sandrine Pouverreau