E & C : La prochaine campagne «Lieux de travail sains» de l'Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail, officiellement lancée le 28 avril, Journée mondiale pour la sécurité et la santé au travail, sera axée sur l'importance d'une maintenance sûre. Pourquoi avoir choisi ce thème ?

J. T. : On estime entre 10 % et 15 % la proportion des accidents professionnels mortels et entre 15 % et 20 % la proportion de la totalité des accidents professionnels liés à la maintenance. Les travailleurs chargés de la maintenance sont exposés à des risques physiques, comme le bruit, les vibrations, les rayonnements ultraviolets et les mauvaises conditions météorologiques. Il peut aussi y avoir une exposition à de nombreux autres risques : les substances chimiques dangereuses, l'amiante, les poussières de bois, et certaines bactéries. Ce type de travaux expose aussi aux troubles musculo-squelettiques et, à cause d'une mauvaise organisation du travail, peut engendrer du stress. Le risque d'accidents en cours de maintenance est également élevé.

E & C : Dès lors, comment sensibilisez-vous les entreprises à ces risques ?

J. T. : La campagne coordonnée par l'Agence soutient un large éventail d'activités dans plus de 30 pays visant à promouvoir une maintenance sûre. L'Agence diffuse notamment un guide* de campagne. Nous soulignons le fait que négliger ce sujet se révèle très coûteux : il peut en résulter un manque à gagner, des amendes, les dépens d'une action en justice, une baisse de la productivité et une atteinte à la réputation de l'entreprise. Nous soutenons une approche fondée sur l'évaluation des risques intégrée, qui tienne compte des aspects de sécurité et de santé à chaque étape du processus de maintenance et qui associe directement les travailleurs. Enfin, un prix des bonnes pratiques sera décerné à quelques entreprises en avril 2011.