Prada accusé de licencier les laides

Une salariée de la filiale nippone de Prada a annoncé, le 19 avril, entamer une action judiciaire contre son très sélect employeur, pour licenciement abusif, en raison de sa prétendue « laideur ». Rina Bovrisse, 36 ans, Japonaise mariée à un Français, veut porter l'affaire en justice avec deux autres salariées de Prada Japon, au nom des femmes injustement traitées par leur employeur dans ce pays, et pour dénoncer « un environnement de travail qui n'est pas aussi protégé qu'à l'étranger ». Lors du procès, prévu le 14 mai, elle demandera l'annulation de son licenciement et réclamera des dommages et intérêts.

Elle accuse son entreprise d'avoir poussé à la démission des employées en leur reprochant d'être « âgées, moches, grosses, d'avoir une mauvaise dentition et de ne pas être mignonnes », ou encore de ne pas être physiquement en harmonie avec le style Prada.

L'affaire pourrait entacher la réputation de la «chicissime» maison de mode italienne, aussi sensible à son image que discrète sur ses affaires. En mars dernier, Prada avait eu à affronter, à Milan et Paris, la campagne médiatique de deux syndicalistes turques, soutenues par la CFDT et le collectif De l'éthique sur l'étiquette, qui dénonçaient la discrimination syndicale chez l'un de ses sous-traitants.