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Enquête

Les consultants consomment du DIF

Enquête | publié le : 27.04.2010 |

60 % des salariés en CDI et 30 % des salariés en CDD d'Ad'Missions ont utilisé au moins une partie de leur DIF.

Cinq ans après la mise en place de son accord sur le droit individuel à la formation (DIF), la société de portage salarial Ad'Missions, rattachée à la branche Syntec, en dresse un bilan plutôt positif : 60 % des salariés en CDI et 30 % des salariés en CDD ont utilisé au moins une partie de leur DIF. « Nos salariés ont un profil bien particulier puisque ce sont des consultants, des cadres, en majorité des seniors, qui ont l'habitude de gérer leur carrière de manière autonome », précise Gilles Guilhaume, Pdg d'Ad'Missions.

Un fonctionnement non maîtrisé

En effet, les salariés «portés» ont choisi de bénéficier d'un statut de salarié mais ont conservé une culture de travailleur indépendant. « Au début, le DIF a eu du mal à se mettre en place, car personne ne maîtrisait son fonctionnement, pas même les Opca, puis il y a eu une montée en charge du dispositif », constate le Pdg.

Ainsi en 2007, 20 % des salariés d'Ad'Missions ont consommé du DIF, ils étaient 25 % en 2008 et 33 % en 2009. En 2007, 60 salariés ont utilisé 1 400 heures, soit 23 heures en moyenne par salarié ; en 2008, 80 salariés ont utilisé 1 800 heures, soit 22,5 heures en moyenne par salarié ; en 2009, 82 salariés ont utilisé 1 750 heures, soit 21,3 heures en moyenne par salarié.

Une consommation régulière

« La consommation du DIF se fait au fur et à mesure de façon régulière donc il n'y a pas trop d'accumulation d'heures sur les compteurs, ce qui facilite leur gestion, ajoute Gilles Guilhaume. Nous n'avons pas trop d'inquiétude quant au financement du DIF dans les années à venir, contrairement à d'autres entreprises. » Ad'Missions n'a pas demandé d'aides à son Opca, le Fafiec. Pour les salariés en CDD, la possibilité de financement par le Fongecif est une mesure encore mal connue des salariés. Finalement, Ad'Missions estime qu'il reste, au total, 28 % des heures de DIF accumulées dans les compteurs, ce qui est loin d'être mauvais vu la situation de la majorité des entreprises dans ce domaine.

Pour favoriser une consommation régulière du DIF, Ad'Missions n'a pas pris de mesures particulières si ce n'est d'informer les salariés et de leur proposer, chaque année, plusieurs formations dans le cadre du DIF. La plupart ont pour objectif l'adaptation au métier de consultant : développement commercial, marketing, développement personnel, prise de parole en public, formation de formateurs. D'autres visent un perfectionnement de compétences techniques, notamment en informatique. Ces modules de trois jours sont effectués pendant le temps de travail, en vertu de l'accord signé en 2005.

« Nous avons calqué le DIF sur le plan de formation, explique Gilles Guilhaume, les formations individuelles étant effectuées dans le cadre du DIF et les formations collectives dans le cadre du plan. » Les salariés formulent aussi dans le cadre du DIF des demandes très spécifiques, par exemple la formation à tel ou tel logiciel.

Peu d'informations au sujet de la réforme

« Le DIF est lourd à organiser, car il nous prend beaucoup de temps et vient s'ajouter à nos autres obligations, mais nous n'avons plus les craintes initiales par rapport à la gestion et au financement des heures non consommées », ajoute le Pdg. En revanche, ce dernier est plus inquiet de la réforme de la formation en cours, sur fond de crise économique : « Les Opca sont plus regardants, ils nous alertent sur le fait que les budgets vont être réduits, je crains que nous soyons pris de cours pour appliquer au dernier moment la réforme, sur laquelle nous avons très peu d'informations. »

AD'MISSIONS

Secteur : conseils et services aux entreprises.

Effectifs : 1 200 adhérents, soit environ 300 salariés en équivalents temps plein.

Chiffre d'affaires : 40 millions d'euros TTC.