Lorient, Cherbourg, Nantes, Toulon... Chez DCNS, l'alternance a fait son Tour de France. Les étapes de cette boucle de l'apprentissage, correspondant à des implantations de l'entreprise, ont accueilli, tout au long du mois de mars, près de 4 000 visiteurs. Principalement des jeunes en recherche d'emploi auxquels ont été présentés les métiers de production du groupe : soudeur, électricien, chaudronnier, mécanicien...

Ces journées de convention étaient organisées par l'industriel dans le cadre de son programme triennal Filières du talent, lancé en 2008. Avant même son issue fin 2010, l'opération est un succès selon Bertrand Le Fèvre, directeur des opérations de communication et responsable du projet : « A la fin de l'année, nous devrions avoir accueilli plus de 1 500 jeunes en mini-stage d'une semaine, alors même que notre objectif initial était de 1 000 sur trois ans. »

Parmi les stagiaires, 300 au minimum vont bénéficier d'un contrat d'apprentissage pendant un à trois ans chez le constructeur naval. Soit la moitié des contrats d'alternance du groupe. L'entreprise s'engage à ce que 50 % de ces alternants soient embauchés dans les six mois suivant la fin de leur formation. Début mars, 53 jeunes ont ainsi été recrutés en CDI à l'issue de leur apprentissage, la plupart au sein de DCNS. Car le groupe entend aussi favoriser leur embauche dans d'autres sociétés : au cours des journées consacrées à l'apprentissage, des séances de speed working, rencontres express, se sont tenues avec une vingtaine d'employeurs locaux, dont Veolia, Cegelec, Airbus, Marine nationale...

Autres participants présents, les missions locales d'insertion, Marine Mobilité, des professionnels du monde de l'éducation ou encore Pôle emploi conseillaient les jeunes en recherche d'un poste. Depuis le début des «Filières du talent», « ces partenaires nous aident, notamment au sourcing des candidats », précise Bertrand Le Fèvre. Un travail pour lequel DCNS s'est par ailleurs appuyée sur les bases de données de CV que l'UIMM, l'Union des industries et métiers de la métallurgie, met à disposition de ses adhérents.

Quand on l'interroge sur les enjeux de l'opération, Bertrand Le Fèvre souligne la dimension de responsabilité sociale de la démarche : « La transmission du savoir est au coeur du fonctionnement de DCNS. Nous nous mettons au service des jeunes en recherche d'emploi ou en cours d'orientation, nous les formons et les accompagnons vers l'emploi. »

Sur le terrain, les services RH de DCNS, plus pragmatiques, voient dans le dispositif un bon outil pour accélérer les recrutements en alternance, notamment sur des postes de production difficiles à pourvoir. A Toulon, Dominique Pruneta, chargée de recrutement des stagiaires et alternants, s'est donc fixé comme objectif de recueillir un maximum de candidatures. En septembre, elle prévoit de recruter 43 jeunes en contrat d'apprentissage ou de professionnalisation.

Sur son site toulonnais, DCNS emploie 1 750 salariés et, avec 73 jeunes en alternance, l'entreprise dépasse le quota de 3 % d'alternants fixé par la loi. « Une vingtaine de contrats en alternance sont déjà prépositionnés sur les 70 postes ouverts au recrutement en 2010 à Toulon et à Brest », souligne Dominique Pruneta, qui souhaite faire des émules auprès des autres employeurs : « Le recrutement en alternance reste encore méconnu, notamment dans les PME. Pourtant, une entreprise qui se mobilise pour transmettre son savoir et qui embauche ses apprentis bénéficie toujours d'un retour sur investissement », assure-t-elle.