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Enquête

Une porte de sortie pour les quartiers de Belfort

Enquête | publié le : 20.04.2010 |

A son siège européen de Belfort, le groupe américain GE Energy ouvre ses jobs d'été à 30 jeunes défavorisés, d'un bon niveau d'études.

La pierre apportée au vaste édifice de l'insertion reste modeste mais elle a le mérite d'exister. Le siège européen de General Electric Energy à Belfort (2 000 salariés) réserve, depuis trois ans, une trentaine de ses stages d'été aux jeunes des quartiers sensibles de son agglomération. « Au nombre de 80 à 100, ces stages étaient traditionnellement occupés par les enfants du personnel. Nous avons décidé d'en ouvrir une partie à un autre public, au titre de nos actions en faveur de la diversité », expose le DRH, Vincent Riss. Il faut dire également que la Halde s'est prononcée contre la limitation des jobs d'été aux enfants des salariés. Pendant un mois, en contrat d'intérim, ces 18-25 ans qui se sont portés volontaires se répartissent dans les divers services - production, mais aussi ingénierie et fonctions support - sous le tutorat d'un salarié de GE. Un des jeunes a été embauché définitivement l'an dernier. Mais il reste l'exception. L'initiative entend en rester à sa vocation intrinsèque : apporter à ces jeunes pendant un mois l'opportunité d'une rémunération (le Smic) et d'un premier contact avec le monde de l'entreprise en général. Pour le public concerné, cela représente déjà un plus, selon Brahim Mahi, animateur au CCSRB, un centre culturel et social du quartier des Résidences Bellevue, l'une des interfaces du dispositif*.

Début de culture d'entreprise

« Scolarisés en majorité au-delà du bac, ces 18-25 ans échappent aux dispositifs d'Etat centrés sur les peu et pas diplômés ou sur les demandeurs d'emploi. Bien qu'en plein dans leurs études, ils commencent à concevoir un parcours professionnel. Enfants d'ouvriers pour beaucoup, ils ont déjà expérimenté la discrimination ethnique mais plus encore la discrimination sociale. Entrer même seulement pour un mois chez GE est un moyen, pour eux, de se constituer un début de culture d'entreprise, d'en apprendre les postures, de se créer un réseau de connaissances : ils rédigent leur CV, nous leur organisons une simulation d'entretien, toutes choses qu'ils retrouveront bientôt «pour de vrai». »

L'entreprise confirme attacher autant d'importance à l'entretien d'embauche qu'au stage lui-même. « Qu'il soit retenu ou pas, chaque jeune reçoit un feed-back des impressions du manager qui l'a rencontré. Il peut en tirer des enseignements précieux pour le futur, lorsqu'il se présentera effectivement sur le marché du travail, auprès de nous ou auprès d'autres », souligne Vincent Riss. Car, bien sûr, pour ces jobs d'été aussi, le nombre de candidats dépasse celui des élus ; le rapport se situe à trois pour un.

L'ouverture du groupe américain vers les ZUS (zones urbaines sensibles) de Belfort produit ses effets. GE Energy se trouve à l'origine de l'antenne locale du Club Entreprise et quartiers (réseau IMS-Entreprendre pour la Cité), forte désormais de 15 employeurs. Et, depuis l'an dernier, son rival Alstom s'est mis à son tour aux stages d'été pour jeunes de banlieue.

* Avec notamment la Mife (Maison de l'information sur la formation et l'emploi) et la MDEJ (Mission départementale Espaces Jeunes) locales.

GE ENERGY

Effectifs : 60 000 salariés dans le monde, dont 2 000 au siège européen à Belfort.

Chiffre d'affaires : 37 milliards de dollars en 2009.

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