Les entreprises ont-elles un rôle à jouer dans la Cité ? Certaines en sont convaincues et décident notamment d'aller recruter là où peu de monde le fait. Flash back. A l'automne 2005, suite à un énième fait divers entre jeunes et policiers, la tension est telle que de nombreuses cités explosent. Les journalistes présents relaient alors le message des jeunes des quartiers, pour certains diplômés d'écoles ou d'universités, criant leur frustration de ne pas être des Français comme les autres. Stigmatisés par leur lieu de résidence - Villiers-le-Bel, Bondy, Clichy-sous-Bois... -, les recruteurs ne prennent même pas la peine de les recevoir.

Pour certains dirigeants d'entreprises, d'ailleurs parfois situées dans les mêmes banlieues, ces paroles sont un choc. Et leur font prendre conscience de leur part de responsabilité. Depuis, les initiatives se sont multipliées : CV anonyme, implantation de cabinets de recrutement dans les quartiers, formation à la non-discrimination, recrutement par simulation... Une dynamique est lancée. Peu à peu, les entreprises s'ouvrent davantage à la diversité. Chacune pour des raisons valables : responsabilité sociale, image de marque, pénurie de main-d'oeuvre...

Mais cette bonne dose de volontarisme résistera-t-elle à la crise ? D'autant que, malgré tous les efforts déployés, les résultats sur le terrain sont encore maigres. Preuve que le problème ne concerne pas les entreprises seules mais toute la sphère sociale. Et là, c'est au politique de prendre le relais.