La crise économique a eu peu d'impact sur les pratiques des entreprises déjà engagées dans une démarche de RSE. C'est ce que révèle le premier baromètre publié par la Fondation agir contre l'exclusion (Face), le 13 avril. Ce sont 67 % des 540 adhérents (sur 3 500) du réseau ayant répondu au questionnaire qui estiment, en effet, avoir maintenu leur niveau d'engagement depuis le début de la crise économique ; 11 % d'entre eux affirment même avoir renforcé leurs actions au bénéfice de leur territoire d'implantation.

Une satisfaction pour Vincent Baholet, directeur général de Face, qui souligne que le principal intérêt de ce nouveau baromètre - la fondation s'est engagée à renouveler l'initiative chaque année - est de sonder les pratiques des entreprises, quelle que soit leur taille : « Les pratiques de RSE des grands groupes sont régulièrement analysées, mais nous n'avions aucune vision sur l'engagement des PME qui, elles aussi, sont actives en matière de RSE, même si le terme est rarement employé chez elles. » Près de la moitié (45 %) des entreprises répondantes comptent, en effet, moins de 200 salariés et 20 % moins de 20.

Les premiers bénéficiaires des actions répertoriées sont les jeunes rencontrant des difficultés d'intégration professionnelle (54 % des entreprises sondées). Avec 48 % de réponses positives, la sauvegarde de l'emploi local est également un thème mobilisateur. En outre, 37 % des entreprises déclarent agir pour la sécurisation des parcours professionnels et 34 % pour les «décrocheurs» de l'école. A noter également, deux thématiques émergentes : le développement de nouveaux métiers verts et les travailleurs pauvres, qui totalisent chacune 38 % de réponses positives.

Interrogées sur les difficultés ou les facteurs d'échec rencontrés, une très large majorité d'entreprises (68 %) citent le manque de temps et 32 % le manque de moyens financiers. « Un résultat qui démontre que les actions prennent plus souvent la forme d'un engagement individuel, voire bénévole, que celle d'une signature au bas d'un chèque », relève Vincent Baholet.

Signe que la RSE n'est peut-être pas encore aussi consensuelle qu'on pourrait le croire : 24 % des entreprises reconnaissent cependant rencontrer des résistances internes ou un manque d'adhésion de la part de leurs collaborateurs.

Créée en 1993 et implantée dans 39 bassins d'emploi, Face contribue à promouvoir l'engagement social et sociétal des entreprises dans les territoires. Ses clubs d'entreprises locaux permettent également la diffusion d'opérations telles que «Un but pour l'emploi» - qui répertorie les compétences transférables entre un engagement de joueur ou d'entraîneur dans un club de foot et un emploi - ou encore la promotion des carrières scientifiques auprès des jeunes filles des lycées et collèges.