D'une ampleur inédite dans cette société qui n'emploie quasiment que des cadres (563 salariés), la mobilisation a payé. Après une semaine de conflit, direction et syndicats d'AC Nielsen, leader mondial des études de marché, ont signé, le 8 avril, un protocole d'accord de sortie de grève.
La direction avait annoncé le 18 mars un plan social, le troisième en moins de trois ans - de 44 postes, portant à 250 le nombre d'emplois délocalisés depuis 2008 au bénéfice de sociétés indiennes. Elle a consenti à la prolongation jusqu'en août 2012 d'un accord de méthode. Celui-ci prévoit, notamment, le doublement des indemnités légales de licenciement ainsi qu'une augmentation générale de 90 euros sur les bas salaires. Dans la foulée, les syndicats ont obtenu des mesures pour les plus de 50 ans : garanties de maintien dans l'emploi et actions de formation renforcées, entre autres au travers de périodes de professionnalisation.
« Chez AC Nielsen, la dernière grève remonte à plus de quinze ans, souligne Humber Syargala, secrétaire du CE. Cette fois, les salariés ont exprimé leur ras-le-bol des plans sociaux réalisés sans aucune préparation, de la surcharge de travail qui s'ensuit et du management par la peur. » Selon le représentant syndical, même des populations « difficilement mobilisables » comme les commerciaux ou le middle management se sont associées à cette action. « Un signal positif qui devrait nous aider à questionner la direction sur des pratiques telles que le ranking forcé, qui détermine le pourcentage de salariés qui devra recevoir les bonnes ou les mauvaises notes », précise-t-il.
A. D.
